La Russie en coupe du Monde

Jours 73 à 82 : Krasnodar

Krasnodar c’est la ville où je suis née. J’y reviens pour la première fois depuis mes deux premières années de vie. 

Dans l’aéroport à Istanbul (après être arrivés dans le bon aéroport XD), je suis un peu anxieuse. Ce n’est que la deuxième fois de ma vie que je prend l’avion et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre en atterrissant dans ce pays. Mes sentiments sont un peu confus.

C’est ma babouchka (grand-mère) qui vient nous chercher à l’aéroport accompagnée du mari de ma cousine Mira, Vitalik.

Premier contact avec des russes à la douane, pas très marrants ces douaniers. Mais tout se passe bien. Nous reprenons nos vélos qui sont sains et saufs ! Ouf, premier vol passé.

Drapeau de Krasnodar

Je découvre donc la ville où je suis née, mais également une grande partie de ma famille. C’est comme si j’avais été adoptée et que je venais rencontrer ma famille génétique. 

Je vais avoir la surprise de découvrir une nouvelle babouchka, jamais je ne l’ai vu comme je l’ai découverte ici en Russie. C’est quelque chose que je ne peux pas retranscrire par des mots.

Ma grand-mère n’a qu’une seule fille, ma mère. Elle n’a jamais eu dans l’idée de quitter la Russie. Elle est venue en France simplement parce que son unique enfant y habite. Aujourd’hui je me rends compte que l’immigration forcée (comme elle l’a subi), le regroupement familial ce n’est pas si simple que ça

En tout cas je garderai d’elle un des plus beaux souvenirs de Russie. Romain a également constaté ce changement, il voit une nouvelle mamie.

Cependant, Romain vivra l’expérience inverse à celle que ma grand-mère vit au quotidien en France. Celle d’être à côté de personnes et ne pas pouvoir participer à la conversation. Les russes (la grande majorité) ne parlent pas l’anglais. Il est donc très difficile pour lui de rester à écouter et s’intéresser à ce qui se passe alors qu’il ne pipe pas un mot

La barrière de la langue sera peut-être un point un peu difficile pour lui comme pour moi. J’ai très envie d’échanger avec ma famille et je peux donc discuter de longs moments avec eux. Mais je suis la seule voix que Romain peut utiliser pour interagir avec les autres et parfois c’est très difficile pour moi de traduire à Romain tout ce qui peut se dire et vice versa. 

Dur les transports en Russie

En Russie, ce sera un peu une pause pour nos vélos. Ce mois que nous allons passer ici sera un mois rythmé par les rencontres familiales et le mondial de foot.

Je laisse ma grand-mère décider de notre emploi du temps, je ne sais pas où vivent exactement tous les membres de ma famille. Je la laisse donc me conseiller. Elle connaît tout ici, elle est comme un poisson dans l’eau. Elle sait simplement que les jours de match de l’équipe de France, il faut absolument que nous puissions les voir. 

Les soirées à Krasnodar sont très festives et le sport nous manquera un peu tout de même. Les plats de ma grand-mère sont tellement bons (aujourd’hui j’ai l’impression de ne pas en avoir assez profité là-bas). Nous serons accueillis par Raia, une des soeurs de ma grand-mère. Nous passerons la majorité de notre temps là-bas pour vivre des moments en famille. Raia a appris le français plus jeune, elle était professeure de français, mais avec le temps elle oublie un peu, par contre elle nous a chanté une belle marseillaise. 

Les mamies au foot

La ville possède une histoire intéressante, c’est une ville au Sud de la Russie qui a explosé en terme démographique en seulement quelques années. C’est peut-être pour ça que nous souffrons de la circulation (elle y est TERRIBLE).

La religion orthodoxe est la religion principale en Russie. Nous visiterons une des plus importantes église de Krasnodar.

Le jour de notre arrivée, après avoir fait un petit somme et m’être fait relookée en mode russe, Aniouta, ma cousine au second degré, nous amène nous promener dans la ville, nous parcourons la rue rouge (la rue principale).

Je sais que mes parents et pratiquement tous les russes que je connais en France ont un goût prononcé pour tout ce qui touche à la culture que ce soit musicale, littéraire ou artistique. D’ailleurs dans la ville, vous trouverez multiples musées, opéras et théâtres.

Nadia, la grande soeur de ma grand-mère a d’ailleurs vu une de ses toiles dessinée sur un des murs de la ville. 

Ma famille vit modestement mais vit bien. Nous sommes accueillis avec beaucoup d’amour et de joie. 

J’aurai la chance de rencontrer des personnes de ma famille que je ne connaissais pas du tout comme Valodia (le frère d’Aniouta) et sa femme Yulia. Vitalik le mari de Mira ma cousine, c’est un mec vraiment super. Leurs enfants Simeon et Lisa, adorables. En fait j’ai rencontré beaucoup plus de personnes du côté de ma mère.

Du côté de mon père, à Krasnodar j’aurai rencontré moins de personne. La rencontre avec mon oncle Valodia (le frère de mon père me laissera un petit goût amer) par contre j’ai eu la chance de connaître un autre Valodia, un frère de ma grand-mère du côté de mon père, malheureusement décédée. Grâce à ce grand oncle nous serons accueillis par mes cousins à Saint-Petersbourg. Cet oncle a une vit très particulière puisqu’il vient du Sud de l’Ukraine. Il a dû quitter sa ville avec toute sa famille à cause de la guerre, depuis plus de 3 ans. C’est tellement triste, ici il n’a rien,  il ne possède rien et il reçoit depuis seulement quelques mois l’argent de sa retraite.

La famille ça fait du bien

Nous vivrons 2 matchs très importants de la coupe du monde. Celui de la Russie contre l’Egypte, qui nous met dans une ambiance folle avec tous les russes qui sont de sortis, à côté du nouveau stade de Krasnodar. 

Nous mettrons toute ma famille au foot. Même ma mamie et ses soeurs s’y mettent. C’est génial. En plus ma grand-mère sait que nous sommes anxieux par rapport aux matchs de la France, car c’est elle qui nous a ramené les places de 8ème de finale en Russie, depuis la France.

Les russes, en général, ne sont pas trop foot. Ce n’est pas un sport qu’ils affectionnent.

En tout cas je suis bien heureuse de vivre ce mondial ici. Il y a 4 ans, c’était un de mes souhaits, c’est bon nous y sommes et nous vivons des moments uniques même si parfois, il est vrai que nous aurions préféré être dans les villes hôtes des matchs pour y vivre l’ambiance.

D’après ce qu’on nous dit, tous les bons bus de la ville ont été prêtés aux villes hôtes, Sotchi et de Rostov-le-Don. Franchement, après avoir pris plus d’une fois les transports dans la ville, nous pouvons comprendre pourquoi les russes peuvent se désintéresser du foot dans ces moments-là.

A la place de bons bus, vous trouverez les marchoutka (sorte de mini-bus) qui servent également de transport en commun, qui sont tout simplement horribles. Il y fait trop chaud, c’est tout le temps blindé. Je n’arrive pas à comprendre comment ma grand-mère fait pour nous accompagner partout… Vraiment insupportable cette chaleur. J’avais oublié de préciser que depuis que nous sommes arrivés à Krasnodar, il ne fait pas moins de 40°, rester dehors te fais vivre comme une merguez sur un barbuc.

En plus, heureusement que babouchka est ici, car c’est à n’y rien comprendre à ces bus. Il n’y a aucune carte et aucune indication sauf sur le bus lui-même, qui passe à 3000 mille devant toi. Le must have ce sont les chauffeurs, comment vous dire, les chauffeurs des bus ou de taxi sont vraiment d’une cordialité qui dépasse l’entendement. Pas la peine de leur poser une question. Un trajet en bus, c’est 25 roubles, tout le monde paye et c’est marrant car quand tu es au fond du bus tout le monde se passe la monnaie de tout le monde. 

Le taxi ce n’est pas cher non plus, nous aurions pu prendre le taxi plus souvent mais la circulation reste aussi affreuse en bus qu’en taxi et à vrai dire après 2 ou 3 trajets en taxi, nous sommes bien vaccinés. Ils roulent comme des tarés.

Krasnodar derrière la Russie

Nous nous sommes bien amusés à Krasnodar, même si ce n’est pas une ville qui m’aura forcément plu, c’est ici que je suis née et je suis bien heureuse d’avoir pu voir d’où je venais. Dans la ville, les gens ne se sourient pas ou ne sont pas très accueillants (la politesse ce n’est pas inné) mais je ne suis pas venue en Russie pour rencontrer le peuple russe mais plutôt ma famille. Ma famille a bien pris soin de nous. Mira et Vitalik nous ont aidé sur tous les aspects du voyage en Russie, ils se sont même pris la tête pour essayer de nous trouver un vendeur de pneu pour vélo… Avoir une famille c’est un cadeau et se sentir comme faisant parti intégralement de cette famille c’est encore mieux. 

Jours 75 à 76 : Tikhoretsk

La veille nous sommes sortis voir le match de la Russie contre l’Egypte (un match de folie à côté de tous ces fans russes). Mais nous avons tellement apprécié le moment avec Mira et Vitalik que nous avons un peu trop abusé de la soirée et sommes rentrés en taxi à 5h du matin après être passé au Lenta (supermarché ouvert 24/24) nous acheté de quoi grignoter et nous hydrater (vraiment).

Le matin, réveil difficile à 9h30, nous devons partir en direction d’une ville au Nord-Est de Krasnodar. Je ne connais pas du tout cette ville et je ne connais pas la famille chez qui nous allons. Il s’agit de Natalia, la filleule de ma grand-mère. Elle voulait absolument nous accueillir et ma grand-mère souhaitait vraiment me présenter sa filleule. Etre marraine ou avoir une marraine c’est très important en Russie. C’est quelqu’un que tu respectes profondément. Babouchka aime aller chez sa filleule, elle s’y sent comme chez elle là-bas. Natalia lui a même fait sa propre chambre. 

Natalia est la rédactrice en chef du journal local de la ville. Elle a donc un métier important. D’ailleurs nous allons tout de suite nous apercevoir que la journée va être particulière, quand à 10h, un mec vient nous chercher en voiture jusqu’à chez Raia. En fait, Natalia nous a envoyé un chauffeur pour nous amener jusqu’à sa ville, qui se trouve à 150 kilomètres de là.

C’est en grandes pompes que nous arrivons à Tikhoretsk. En effet, nous sommes de suite conduits dans les locaux du journal, où, attention, une conférence de presse est organisée pour nous. Tous les journalistes seront présents, la professeure de français du lycée est là et quelques élèves sont également présents. La grosse pression… Ma grand-mère ne veut pas rester dans la salle, moi aussi j’aurai aimé ne pas rester. Romain a trop de chance de ne pas parler le russe à ce moment-là, j’ai un peu la pression. Tout compte fait ça va, je me suis bien débrouillée. Ca fait vraiment bizarre de se sentir comme une « star ».

Après la conférence de presse, nous sommes invités à venir visiter le musée local. Nous avons le droit à une guide personnelle. Nous ne nous attendions pas à tout ça en venant ici.

Nous finissons par rentrer chez Natalia qui nous installe un lit dans le salon. C’est dommage que nous soyons autant fatigués de la veille. Je vois que ma grand-mère se sent bien ici et ça me fait plaisir de la voir comme chez elle.

Découpe de poisson Russie

Nous rentrons le lendemain par le train régional, il faut savoir que Tikhoretsk est devenue une ville très importante grâce au chemin de fer et à son triste passée d’occupation par les nazis.

Mais comment dire, les trains sont vieux et c’est très long le retour. 3h30 de train et 1h de marchoutka… On est sur les rotules, ma grand-mère est HS. Nous nous avons encore un match cette après-midi, celui de la France contre le Pérou. Nous regarderons ce match avec un péruvien à l’endroit consacré aux matchs de foot dans la ville. Nous chanterons chacun notre tour l’hymne national de nos pays à côté de 10 russes qui nous regardent en souriant.

Nous aurons un peu de peine pour ce péruvien venu de New-York pour assister à la coupe du monde, car le Pérou se fera éliminé à ce match. 

Match France/Pérou

Jours 78 à 79 : Kutais

Nous avons en tête de prendre les vélos pour nous rendre chez un de mes grands cousins. Un village à 85km de Krasnodar. Et oui nous nous sentons un peu flasque après ces soirées et ces bons repas.

Mira et Vitalik passerons la soirée avec nous mais cette fois nous ne ferons pas mal à nos foies.

Nous nous réveillons donc quand même assez tard et commençons à assembler nos vélos, sous les yeux interrogatifs de ma grande cousine Aniouta.

Nous mettrons bien 3 heures à remettre tout ça sur roues. Nous partons vers 13h, ma grand-mère est inquiète est m’appelle souvent pour me demander où nous en sommes. Nous devons passer la voir avant de partir en direction de Kutais. 

Lorsque nous sortons enfin, devinez un peu ce qui nous attendait ? La pluie! Et oui. Depuis que nous sommes à Krasnodar, il n’y a pas eu un jour de pluie, c’était même une catastrophe cette chaleur… Et là, bien sûr la pluie vient à notre rencontre. Nous ne nous laissons pas abattre. Nous partons jusqu’à chez Raia. La circulation est très, très dense. La route est glissante. 

Je ne suis pas confiante sur mon vélo. Bien sûr que je tombe et bien sûr que ça nous freine quand tu vois que personne ne s’arrête pour t’aider et que les voitures roulent à 1 mètre de toi quand tu es au sol.

J’arrive chez Raia un peu tendue, j’ai l’impression d’avoir perdu ma matinée à remonter des vélos alors que j’aurai pu tranquillement être avec ma mamie et profiter avant que mes cousins ne viennent nous chercher.

Mes petits cousins, Ilia et Liocha, sont là ils avaient prévus de venir au cas où nous déciderions de partir avec eux en voiture. Ils voient leur cousine pour la première fois, la cousine c’est une chialeuse. Je ne sais pas pourquoi mais je me mets à pleurer. Ma grand-mère a un bon remède, de bonnes crêpes avant le départ.

Le village de Kutais, c’est un peu un village de « datcha », maisons de campagnes des russes. C’est vraiment la campagne, campagne. Il se situe a côté d’une ville assez connue en Russie pour ses thermes et son eau; Gorachi Klouch. 

Les parents de Ilia et Liocha sont Micha et Lena.

Lena est également ma marraine, ma mère m’avait faite baptisée avant notre départ pour la France. Je suis émue car je ressens vraiment le bonheur qu’elle a de me revoir. 

Je rencontre ma cousine Kristina, son mari Sasha et leurs filles Annia et Milana. 

Ce soir nous aurons le droit à des vrais « chachliki », des bonnes brochettes de viande marinées. On passera une très bonne soirée tous ensemble. 

Micha, mon grand cousin, était un très très bon ami de mon père. Ils ont passé une très grande partie de leur jeunesse ensemble. C’est d’ailleurs lui qui présentera mon père à ma mère (c’est le cousin de ma mère). Je suis assez curieuse d’en connaître un peu plus. Mais ce n’est pas facile de soutirer des infos. Le passé c’est le passé. En fait Micha est parti de Krasnodar, sa mère Nadia (ma grande tante) l’a aidé à partir de la ville pour se refaire une vie plus stable. Mon père devait faire la même chose, pour ça, lui il a décidé de partir de Russie. Je sens qu’ensemble ils ont vraiment déconné. Mais je suis heureuse pour Micha, qu’il est vraiment réussi à se reconstruire et donner à ses enfants une vie stable.

Le soir, Kristina part travailler, elle est la directrice du « dom culturi ». C’est un endroit qui semble très important. En effet, ici il n’y a pas grand chose à faire. La journée, cet endroit rassemble les plus jeunes et leur propose des activités. Le vendredi soir et le samedi soir c’est le moment de laisser les corps s’exprimer. L’endroit se transforme en sorte de discothèque. Nous allons passé une très bonne soirée sauf quand Sasha a pris le volant pour rentrer et que le jeu, c’était d’aller le plus vite possible (ça avec Romain ça ne nous a pas vraiment plu). Ils n’ont pas énormément de loisir ici, mais franchement celui-là il n’est pas très intelligent. 

Famille de Kutais
rencontre de la famille de Micha

Le lendemain matin nous sommes invités à participer à la messe, où Micha tient une place très importante à côté du pope. Ma marraine m’offre une bague orthodoxe. Mais lors de mon passage devant le pope, il me demande où est ma croix? Ma marraine veut m’acheter une croix. 

Nous déjeunerons tous ensemble, avant que mes cousins ne nous amènent visiter Gorachi Klouch. 

Je vais devoir dire au revoir à Kristina, elle doit travailler. Elle m’a dit beaucoup de bien sur un de mes frères, elle a vraiment vécu de bons moments avec lui. Je suis bien heureuse de savoir qu’ici, il a pu vivre de bons moments comme nous.

Je n’ai pas le temps de rester plus et c’est triste car je vois tout le monde en coup de vent. J’espère pouvoir revenir un jour et prendre le temps de vivre un peu avec eux. 

3 jours plus tard, mes cousins recevront leur diplômes de fin d’études secondaires. Ils vont normalement devoir faire leur service dans l’armée, en septembre. 

Promenade à Goratchi Klouch

Jours 80 à 81 : Anapa

Un bon bortsch et ça repart

Nous avons passé la soirée tranquillement avec ma grand-mère et ma grande tante. Ma grand mère nous a fait un bon bortch et nous attendons ce soir-là la venue de mon oncle Valodia et de mon grand oncle, un autre Vladimir (vous contacterez qu’il y en a plein des Vladimir). 

Comme je l’ai écrit avant, je suis un peu déçue du comportement de mon oncle, similaire à celui de mon père. Il est venu un peu en vainqueur de je ne sais quoi et à mal parler à ma grand-mère, à l’aise comme s’il était chez lui. Ils ont vraiment de sacrés soucis du côté de mon père, je trouve. C’est dommage car je ne rencontrerai même pas mon cousin (son fils) qui apparemment serait devenu papa récemment. Je n’ai pas eu un bon feeling avec lui.

Bref je ne m’attarderai pas sur ce mauvais souvenir. Le lendemain nous devons partir à Anapa, c’est une ville sur la côte de la mer Noire. Ville balnéaire. Nous allons là-bas pour rencontrer Irina, une amie d’enfance de ma mère. Elles ont fait toutes leurs classes ensemble.

C’est marrant car le matin, ma grand-mère tient à nous accompagner à la gare (2heures de bus aller-retour, elle m’exaspère, il fait trop chaud mais elle vient quand même, trop peur de me laisser, qu’est-ce que je l’aime) à la gare elle me dit qu’elle sent que je ne reviendrai pas ici. Que la Russie ne me plait pas. Elle sent quelque chose, c’est vrai que la Russie ne m’a pas transcendé, pour le moment, mais j’y reviendrai. Car j’ai ma deuxième famille qui y vit et un jour j’aimerai bien que mes enfants (si j’en ai) connaissent également leurs origines.

Repas d'anniversaire Russie

Nous arrivons à Anapa, après 3 heures de bus (comme d’hab en Russie). Irina vient nous chercher. Aujourd’hui c’est l’anniversaire de son patron (elle travaille dans une sorte d’université privée) nous sommes donc attendus pour trinquer avec lui. Nous aurons droit à un bon repas et trop de coupes de champagne. 

Amis Russes

Le soir nous regarderons le match de la Russie (qui perdra son dernier match mais passe tout de même en 8ème). Romain ira jouer une partie de foot avec Kiril le copain d’Irina pendant que nous deux, nous irons nous promener aux bords de la plage. Anapa est très animée. Je ne prendrai pas de photos de la ville car malheureusement je n’ai pas pensé à prendre mon portable mais en plus je discute avec Irina du passé qu’elle a en commun avec ma mère. Parfois ça me donne larme à l’oeil surtout quand elle me parle de l’époque où ma mère est tombée enceinte à 17 ans de ma grande soeur. J’imagine ma mère vivre en Russie, j’imagine la vie totalement différente qu’elle aurait eu… Mais elle a fait le choix de partir de son pays, peut-être que pour elle ce choix a été difficile et peut-être qu’il est encore. Mais  je la remercie d’être partie et de nous avoir amenées avec elle en France, car je me sens libre en France c’est mon pays, celui qui m’a faite et vu grandir. Je pense que ma mère a eu un immense courage en prenant cette décision. J’ai le sentiment que j’ai une vie plus facile que celle que j’aurai pu avoir en Russie. 

Le lendemain, Irina décide de nous amener à la plage. Nous n’avons pas beaucoup de temps nous reprenons le bus ce soir pour rentrer car il ne nous reste plus qu’un jour avant de partir pour Kazan. 

Nous ne pouvons pas faire tout ce qu’il y aurait d’intéressant à faire ici. Comme par exemple aller voir le pont de Crimée sur le détroit de Kertch, construit par Monsieur Poutine. Mais comme je l’ai déjà dis nous devrions revenir un jour sur une période plus calme pendant laquelle je pourrai me consacrer qu’à la découverte de la Russie. 

Nous irons faire bronzette et Irina nous fera la surprise de nous offrir une balade en catamaran, balade pendant laquelle je verrai pour la première fois des dauphins. C’était un beau moment.

En fin d’après-midi la France joue et nous saurons si elle se qualifie première de son groupe. Même si normalement il n’y a pas de gros doutes là-dessus nous sommes tout de même stressés. Ce soir nous allons savoir si nous allons voir la France jouait en 8ème à Kazan. Si ce n’est pas le cas ce sera dur de partir à Kazan (ville où je n’ai aucune famille) en laissant derrière moi toute ma famille de Krasnodar. 

Mais c’est avec un soulagement de dingue que nous partons d’Anapa, en étant sûr de partir voir la France jouait à Kazan… C’est un rêve qui devient réalité.

Nous retrouvons ma mamie et Raia le soir,  le lendemain ce sera notre dernière soirée tous ensemble et nous avons encore les vélos à remettre dans leurs boites *#¨#@/!

Jours 83 à 89 : Kazan

Sur le quai, nous disons au revoir à babouchka et Vitalik qui est venu nous aider. Nous prenons le train en direction de Kazan, un voyage d’un peu plus de 48heures de train…. un enfer. Le train n’a pas de clim et nous devons supporter sa lenteur et son odeur. 

Nous allons vivre une grande expérience de patience. Mais ce sont les bleus qui nous donnent le courage de ne pas craquer dans le train, nous nous imaginons déjà dans le stade. 

En arrivant le 29 juin au soir, c’est Dinar qui vient aimablement nous chercher à la gare (avec tout notre attirail pas possible de bouger vite). En Russie tu ne peux pas trouver de charriots payants ou gratuits, tu es obligé de faire appel à une personne  qui te transporte tes bagages, c’est donc trop cher. Personne évidemment ne nous aidera. C’est donc seulement à 2 que nous tirerons nos trop gros bagages jusqu’à la sortie. En Russie, l’entrée et la sortie de la gare sont différentes. Tu ne rentre pas comme tu veux, tu passes les contrôles de sécurité… Dinar nous attend donc à la sortie, d’où il ne peut pas rentrer.

Il est content de nous accueillir, son appartement est top. Impatients d’être demain… FRANCE-ARGENTINE résonne dans nos têtes. Nous arrivons tout de même à dormir, fatigués de notre voyage.

Kazan jour de match

Comment vous décrire la journée du match? C’était tout simplement fou. C’était une très belle journée, du soleil et de l’ambiance dans la rue. 

Nous avons fait la connaissance de Thibault qui restera un bon moment de cette journée avec nous. C’est l’euphorie. J’avais déjà eu la chance de avoir les bleus jouaient contre la Russie en match amical au Stade de France. Romain voit pour la première fois l’équipe de France. Nous sommes tous simplement surexcités. 

Avant le match, nous prenons part aux photos, vidéos, interviews, jeux de fan en tout genre… Nous trouvons même le type de magasin que nous avaient fait connaitre Vitalik et Mira à Krasnodar, où tu peux acheter toutes sortes de bières pour pas très cher.

L’ambiance dans le stade sera tout simplement magique, il n’y a pas d’autre mot. Les Argentins sont de vrais supporters. Nous n’avons rencontrés aucun problème et nous avons même pu nous chambrer les uns, les autres. Un de mes jeux favoris. 

Les chants argentins sont tellement beaux et entraînants. Nous allons vibrer un peu plus de 90 minutes. Quand tu aimes le foot, quand tu es un passionné de foot je pense que ces moments là restent gravés dans ta mémoire, à jamais. 

A la sortie du stade, nous échangeons nos maillots avec les argentins toujours aussi fair play. 

La fête sera à l’honneur ce soir, les chants victorieux raisonneront une bonne partie de la nuit à Kazan. Nous irons fêter la victoire avec les supporters français, à la casa bleue. C’est la FFF, qui organise cette soirée, dans toutes les villes où les bleus jouent. Elle privatise un endroit pour le rassemblement des supporters. 

Les jours suivants nous allons continuer à aller voir les matchs des autres équipes. Un en particulier, celui de la Russie contre l’Espagne! Un match historique. 

Nous serons quand même étonnés de ne pas entendre l’hymne russe résonnait dans la fan zone, alors qu’il y a bien un millier de russes à l’intérieur. Lorsque nous arrivons à pénétrer dans la fan zone (après 45 minutes d’attente entre le contrôle et la foule) nous sommes encore étonnés de les voir assis et non pas en pleine effervescence devant leur équipe. Les gens se crient même dessus pour que tout le monde s’assoit… Drôle de façon de supporter son équipe en 8ème.

Je vais rentrer en pleine hystérie quand je vois que l’équipe russe ne lâche rien et continue à défendre. Ils arrivent à égaliser contre l’Espagne, grâce à la main de Piquet, et défendent jusqu’aux prolongations leur but. C’est énorme, ce n’était pas imaginable, je n’y croyais pas du tout en venant voir le match. Allons-nous continuer à rêver?

Pour les prolongations, je commence à en avoir marre d’être assise, je me lève et l’homme derrière moi sur le parterre n’arrête pas de crier sur les autres pour qu’ils s’assoient. Je n’en peux plus et je lui assène « tu ne vas pas arrêter de beugler sur les autres, tu ne vois pas que tu es devant un match de foot, c’est la Russie qui joue alors si tu veux être un vrai supporter tu te lèves ». Il s’est levé. Nous nous sommes sautés dans les bras quand l’équipe de Russie nous a fait sortir vainqueur de la séance aux tirs au but.

C’est juste la folie dans ma tête, La France et La Russie en quart, le rêve continue, effectivement.

 

L’euphorie de la coupe du monde retombe assez vite dans les villes, les supporters suivent leur équipe. Nous sommes donc un peu déboussolés entre chaque jour de match. Nous ne savons pas trop quoi faire, les vélos sont dans leur boites et nous nous sentons mous de tous les abus commis avant. 

Nous allons quand même un peu visiter la ville de Kazan, qui est, à vrai dire une des plus belles villes que nous verrons ici. Le climat, par contre n’est pas idéal. La chaleur est humide et nous aurons droit à de la pluie.

Pour un peu d’histoire, c’est maintenant. Kazan est la capitale de la République du Tatarstan. Ce n’est pas vraiment une ville russe, à proprement parlé. C’est une subdivision de la Russie. Normalement c’est une République, elle est donc autonome. Mais d’après ce que Dinar, notre hôte Airbnb, nous a raconté Monsieur Poutine met de plus en plus son nez dans la gestion de la République. La religion majoritaire, ici, est la religion musulmane, ce dont je n’avais aucune idée. La population parle le russe mais également le tatare, parfois ça me fait rire car je ne comprend pas leur russe. Leur accent est trop fort.

Lorsque la Crimée a été en guerre, les Tatares de la Crimée, ont été invités à rejoindre Kazan. Ils ont pour la plupart accepté car ils leur semblaient qu’ils garderaient une autonomie certaine en immigrant dans cette partie de la Russie. Apparemment il y aurait beaucoup de déçus, par rapport à l’ingérence du gouvernement russe dans la République. Par exemple, le tatare doit maintenant apparaitre comme seconde langue et non comme langue officielle. 

Kazan Annia illusion d'optique

Le soir du match entre la Belgique et le Japon nous décidons qu’il nous faut suivre le bleus. Il n’y a personne dans les rues ici, après le match de la France c’est assez triste pour nous. Les gens ne font pas la fête dehors, même pour le match de la Russie, les fans sont de suite rentrer chez eux. Nous avons décidé de continuer à faire la fête et rêver des bleus plus loin et toujours plus loin. En plus qui sait, nous pourrons peut-être trouver une place à un prix raisonnable, Dieu seul le sait. Nous annulons nos billets de train pour Saint Petersbourg, nous reprenons des billets pour Nijni et achetons de nouveaux billets pour Saint Petersbourg.

Le dernier jour à Kazan nous allons profiter de la Riviera Aquapark, une sorte d’Aqualand. C’était parfait pour se détendre et ne plus subir cette désagréable chaleur. Romain fera pour la première fois du surf. Avant cette petite parenthèse, nous avions acheté nos billets pour l’Equateur et nous commençons à dessiner notre trajet aux Etats-Unis. Il nous faut donc profiter de l’instant présent. 

Demain nous partons en direction de Nijni Novgorod, nous ne connaissons pas du tout cette ville. Nous avons loué un air bnb, assez loin dans la ville. Notre hôte nous propose un service de transport pour les vélos (cette fois contre de l’argent, nous ne refusons pas car sinon ça peut être très vite l’horreur).

Dinar, lui il aura été parfait, nous avons pu rester dans l’appartement jusqu’à ce qu’il vienne nous chercher pour nous déposer à la gare.

Nous angoissons un peu à cause du train, cette fois nous allons voyager en 3ème classe, des lits partout sans compartiment. 

Nous arrivons à la gare, le train est à 22heures, nous serons aidés pour nos bagages par des français, qui nous aiderons à porter les vélos jusqu’à l’entrée. Ensuite, il faut passer au scan, ensuite et il faut encore trouver la voie du train et y arriver. Bien sûr nous serons sur la voie la plus éloignée. 

Romain porte les bagages à bout de bras, il se tut le dos. Nous demandons de l’aide, un russe très aimable nous aide, par contre il est tellement gentil qu’il se fera incendié par le chef de notre wagon… En Russie, à chaque wagon son responsable. Il faut être gentil avec eux sinon ils peuvent vraiment être très désagréables. Bref, nous essayons de nous endormir. J’y arriverai jusqu’au levé du soleil (à 3h).  

Jours 90 à 93 : Nijni Novgorod

Nous arrivons à Nijni, enfin la seule chose que nous avons en tête, pour le moment, ce sont les bleus. Le match, c’est pour demain et nous pensons également rattraper la nuit passée.

Notre hôte est gentille, mais l’appart est vraiment sale. Bon la seule chose qui nous obsède c’est que nous avons un lit. On essaye de faire abstraction du reste. Quel angoisse cet appartement.

Deuxième jour à Nijni, c’est parti pour le quart! Nous sommes sapés comme jamais pour supporter notre équipe. Nous sommes regonflés à bloc. Nous avons l’impression de jouer notre vie, aujourd’hui.

Il n’y a que la France qui compte. Nous sommes fiers de porter les couleurs de la France dans la ville. 

Mais d’abord il faut parvenir à aller en ville depuis notre quartier (notre zone). C’est très pauvre là où nous sommes et ce n’est pas joli du tout. Ce sont de longues, très longues avenues toutes droites, sans aucun intérêt. Nous prenons une marchoutka, gratuite les jours de match. Le conducteur est comme à son habitude désagréable. Il ne s’arrête pas à tous les arrêts, alors qu’une vieille dame demande l’arrêt … Il lui dit quelque chose d’assez sympa quand elle lui dit qu’elle va appeler la compagnie de bus. Des mots pas jolis du tout, du genre je te chie dessus… Wouah, je suis contente parfois que Romain ne comprenne pas le russe, car des phrases comme celles-ci j’en ai entendu pas mal. Nous continuons le chemin, nous sommes ultra concentrés sur le match. Mais là, des usagers du bus demandent à descendre avant l’arrêt de bus, car nous sommes arrêtés à un feu rouge.

Le chauffeur fait semblant de ne rien entendre la première fois, la seconde il ouvre la porte de devant, sachant que c’est un mini-bus, pas un vrai bus. La femme qui demandait à sortir, sort. Son fils (d’une vingtaine d’années) est situé à la porte arrière, demande à ce que le chauffeur l’ouvre. Rien ne se passe. Il cri au chauffeur d’ouvrir la porte, le chauffeur l’insulte et lui dit de descendre par la porte avant. Des insultes fusent des deux côtés. Là, les deux se mettent à crier. Le chauffeur sort. Une droite, un coup de pied, la police arrive. La mère ne les voit pas et met une dernière gifle au chauffeur… Quel spectacle. Je suis énervée. Nous devons changer de bus. Nous  ne nous attendions pas à vivre ce genre de situation. Nous parlerons de cette histoire à notre hôte au retour, elle nous dira que c’est normal…

Nous oublions cette désagréable expérience.

Nous essayons dans un premier temps d’aller au stade, pour trouver deux places pour moins de 100 euros la place. Nous ne trouverons pas, nous décidons assez vite de partir en direction de la Fan Fest, de toute façon nous allons supporter les bleus et pour ça il n’y a besoin que de les voir.

Nijni Novgorod n’est pas une très belle ville par contre au bord de la Volga, il y a une belle promenade et une rue centrale qui mène à la fan fest, assez dynamique (peut-être que nous pourrons chiiler ici).

Nous arrivons à la Fan fest qui est, bien-sûr, assez vide à 1 heure du match. Nous serons les seuls français dans notre zone. Les russes supporterons beaucoup plus les uruguayens. Nous serons repérés par les animateurs de la fan fest qui nous demanderont s’il est possible de faire un traditionnel échange de drapeau avant le match. Nous sommes évidemment partant, mais l’échange ce fera avec un russe supporter de l’Uruguay. Nous nous amusons bien, mais pour que les russes soient dans l’ambiance faut y aller, faut se donner. Personne ne réagit à notre venue sur la scène. Quand je prend le micro pour saluer les quelques personnes du public, pas de réaction, j’essaye de ne pas trop avoir honte. Je n’aimerai pas être animateur durant la soirée…

Je n’ai peut-être pas besoin de vous dire quel bonheur nous vivons quand la France nous fait partir en demi! C’est simplement l’euphorie dans nos têtes, nous n’y croyons pas, nous sommes face à cet écran géant en train de voir la France aller en demi ! 

Avant, pendant, à la mi-temps et après le match nous serons assaillis par tout le monde pour une photo. Dès qu’une personne arrive à prendre une photo avec nous, derrière, nous devons prendre une quinzaine de poses. Des stars… Mais un moment, 4 sénégalais sont venus à côté de nous, là nous étions un peu moins la cible des photos. 

Tellement contents à la fin du match, nous posons avec tout le monde, nous avons encore été interviewés par des journalistes. L’un d’eux était argentin, il demande à Romain « avez-vous un mot à dire aux Argentins? » La superbe punchline de Romain « J’espère qu’ils sont bien rentrés chez eux. » Merci et à bientôt.

Pratiquement tous les match de la Russie ce sont joués après ceux de la France. Ce soir la Russie va rencontrer les Croates. Nous irons nous promener dans les rues de Nijni avant le match. Je ne conseille pas de venir visiter Nijni, ce n’est pas vraiment la ville de rêve pour des vacances.

Une pluie terrible s’abat sur la ville et nous rentrons dans un bar qui diffuse le match,  Suède-Angleterre. Nous retrouvons par hasard, Aneeta et Nicolas dans celui-ci, ils partent pour Saint-Petersbourg ce soir. Nous c’est pour après-demain.

La Suède perd son match, la pluie ne cesse pas. Il reste encore 2 bonne heures avant le match de la Russie, mais les fans russes se pressent déjà à la fan fest. Les tenues et les bières sont au rendez-vous. Il est interdit de boire de l’alcool dans la rue en Russie. Il est autorisé de boire de la bière ou autre alcool si le contenant est bien recouvert ou s’il ne fait pas penser que tu consommes de l’alcool. Ah sacrés russes!

Nous essayons de voir s’il est possible de passer la soirée à la fan fest sans être complètement mouillés, mais ça s’avère impossible. Nous trouvons un bar, un bar cubain, assez cool. Nous serons une vingtaine dans le bar. Dont des Suèdes, bien attaqués, mais bien marrants.  

Supporter Coupe du Monde Russie Fiesta bar

Pouvait-on croire à la victoire des russes? Oui, j’étais plus confiante sur ce match contre les croates que sur le match contre l’Espagne. Tout est possible ! Je serai derrière eux jusqu’à la fin (même sans voix). 

L’épreuve des tirs au but est un supplice. Les croates s’avèrent meilleurs, mais je suis bien fière du jeu des russes. Ils m’ont faite rêver, la déception n’est pas totale puisque la France se retrouve à Saint-Petersbourg le 10 juillet. Nous, nous serons également à Saint-Petersbourg le 10, la folie complète s’empare de nous et nous achetons 2 billets pour cette DEMI!

Jours 94 à 98 : Saint-Petersbourg

Le voyage en train se passera un peu moins bien. Nous avons trop de ronfleurs à côté de nous et trop de clim… 

Le soir nous avions envie de regarder un film et manger nos soupes lyophilisées, pour ça nous partons dans le wagon-bar, car dans notre wagon la lumière est déjà éteinte et les gens commencent à dormir. Nous allons donc dans ce fameux wagon.

Dès l’arrivée, nous comprenons qu’il sera impossible de regarder un film, le wagon est rempli, les gens boivent des bières, c’est la fête. Il y a beaucoup d’hispaniques, nous essayons de trouver une petite place au moins pour manger nos soupes en vitesse. Pour les soupes il nous faut de l’eau chaude. Je vois qu’il y a un distributeur d’eau chaude, je commence à vouloir remplir mes bols. L’homme qui s’occupe de servir au restaurant me propose gentiment de les remplir, une femme arrive. C’est apparemment la chef du wagon. J’ai une honte internationale pour l’homme en face de moi, elle le descend plus bat que terre. Sur un ton très condescendant, elle lui dit qu’ici ce n’est pas lui le chef, pour qui se prend-il à donner de l’eau comme ça. Pendant qu’il y est il devrait distribuer la nourriture gratuitement. Elle va lui enlever de sa paye s’il veut. Horrible, l’homme bredouille quelque chose. Je reviens à ma place avec les soupes, je dis à Romain que j’aimerai vraiment m’en aller, je me sens mal à l’aise. Mais nous ne pouvons pas bouger avec les soupes remplies d’eau. Nous mangeons en vitesse et repartons vers notre wagon. 

Nous arrivons à la gare de Saint-Petersbourg. J’ai très mal à la gorge, je pensai que c’était à cause de toutes les fois où j’avais perdu ma voix durant ces derniers jours, mais apparemment non, je suis tombée malade à cause la clim. Mais bon, tout ça ce n’est pas grave car aujourd’hui je rencontre de nouveaux membres de ma famille, il faut que je sois donc en forme. Ce sont Valodia et Peter, mes cousins, qui viennent nous chercher.  

Ils n’ont pas le permis, nous prendrons donc un taxi. De toute façon, Peter qui nous accueille pour les prochains jours, n’habite pas très loin.

Les parents de Peter ne sont pas là, Lucia et parti avec son autre fils en vacances dans le Sud de la Russie et son père Vladimir est parti aider sa mère dans la datcha. Lorsque nous arrivons chez Peter, nous nous installons tous les 4 autour d’une table et refaisons l’arbre généalogique de la famille. Nous nous rendons compte que nous sommes au moins 13 cousins sur la même lignée.

Valodia est le beau-petit fils de mon grand oncle Vladimir, qui vient du Sud de l’Ukraine. Peter est le fils d’une cousine de mon père. Peter nous fera la cuisine, il est top.

Nous irons nous promener dans la ville et croiserons Dzyuba (le joueur russe). 

Nous partons en direction du ticketing center de la FIFA, récupérer nos places pour le grand match du lendemain. France-Belgique…

Le jour du match nous nous mettons en condition comme pour tous les autres matchs, nous nous habillons en mode french touch et partons visiter la Fan Fest, puis la casa bleue qui se situe à proximité du stade. Nous retrouverons tous ceux que nous avons croisés dans les autres villes, désolé nous ne nous rappelons pas de tous les prénoms, mais avec certains nous avons quand même de sacrés souvenirs comme avec Yianni, Ilyes, Yoyo (CCCP), Aneeta, Nicolas et bien d’autres. 

Nous partons tous en direction du stade en chantant les chants des supporters (Gérard Depardieu sort nous ta vodka, on va la gagner chez toi ou encore Benjamin Pavard, j’crois pas que vous connaissiez, il sort de nul part, une frappe de batard, on a Benjamin Pavard). Ah tous ces chants, après on les a dans la tête tout le temps. Sur le chemin entre la casa et le stade, nous serons tous ensemble, en communion pour les bleus. Nous essayons d’impressionner les supporters belges, venus en nombre. 

Nous serons assis derrières les buts de Lioris pour la première mi-temps. Des places incroyables, pour une victoire incroyable. La tête de notre sacré Umtiti nous mènera en FINALE! C’est extraordinaire et cette victoire nous donnera droit à une soirée des plus festive, en plus Valodia mon cousin nous a rejoint à la casa bleue, c’est parti pour une nuit de folie. 

Le repas des vainqueurs

Après nous être remis de la victoire de notre équipe, nous nous concentrons sur la découverte de Saint Petersbourg. C’est une ville magnifique, nous avons pu visiter les jardins de Peterhof, assister à la levée des ponts musicale sur la Neva. Nous aurons même la chance de fair une visite expresse de l’Hermitage.

Pour ce qui est des jardins de Peterhof, c’est très loin il faut au minimum 2heures de trajet pour y aller en bus. Si vous n’avez pas beaucoup de temps à Saint Petersbourg, ce n’est pas le plus important à voir. C’est également assez cher, 1800 roubles pour deux l’entrée, par rapport au spectacle. Nous préférons tous les deux Versailles à Peterhof; non pas par chauvinisme mais vraiment Versaille est au dessus.  

Par contre, pour ce qui est de la ville en elle-même il y a tellement de choses à voir, qu’il vaut mieux privilégier ces visites si vous manquez de temps comme nous. La ville est dynamique, il y a du monde tout le temps mais ce n’est pas si gênant. La place derrière l’Hermitage, la place du palais, est très belle. Nous adorons les nuits de Saint-Petersbourg, elles ne se prêtent pas au sommeil, puisque la nuit « tombe » en cette période vers 22h30 et le soleil revient vers 2h. Si vous vous promenez durant ces heures dehors, vous n’avez même pas l’impression que la nuit est passée. 

Le palais d’hiver est majestueux de dehors et de dedans également, c’est une des parties de l’Hermitage. Nous avons adoré la cathédrale de Saint-Sauveur-sur-le-Sang versé, nous ne sommes pas rentrés dedans mais de dehors elle est déjà bien belle (dommage pour les travaux). Vous aurez également une très belle vue sur la Forteresse Pierre et Paul depuis une des rives de la Neva.

A saint-Petersbourg, il faut faire attention à être du bon côté du pont lors de la levée, car ils ne redescendent pas de suite. Les ponts se lèvent pour quelques heures et se referment pour 1heure puis se rouvrent. Il faut donc bien préparer sa promenade si vous vivez de l’autre côté des ponts.

Nous n’avons pas pu faire les jardins d’été, j’avais très envie de les découvrir, ils sont en plein centre de la ville. Mais le jour où nous voulions y aller, ils étaient fermés (le mardi de chaque semaine) pour entretien.

Pour ce qui est de l’Hermitage, ce musée est splendide. Là pour le coup, le Louvre n’a qu’a bien se tenir. Nous n’avons pas eu le temps de voir toutes les parties mais c’est un musée à voir et revoir, nous en avons donc laissé pour la prochaine fois.

Nous passerons de très bons moments avec mes cousins. Peter nous fera de bons plats et nous fera même goûter à une expérience cocktail pour la victoire des bleus. 

Valodia lui nous racontera comment il fait pour se reconstruire une nouvelle vie ici, il est parti de l’Ukraine il y a 3 ans comme le reste de sa famille. Il doit se trouver une nouvelle stabilité.

J’aurai encore la chance de rencontrer ma grande cousine, Lucia. Elle rentrée en avance de vacances car son autre fils lui faisait trop de caprice, sa grande fille a donc décidé de l’envoyer en colonie pour qu’elle puisse rentrer se reposer. Elle a très bien connu mon père, ils ont le même âge. Elle va donc me raconter certaines parties de la vie de mon père lorsqu’il était jeune encore. Elle nous préparera un super plat, un plov. C’est un plat Ouzbek, mais vu que nous sommes du Sud de la Russie (et de par l’histoire d’URSS), la nourriture a de nombreuses influences. Quand j’étais petite, mes parents faisaient le plov, aux fruits de mer, je déteste le plov. Mais là ma grande cousine m’a réconcilié avec ce plat. Elle l’a fait au poulet. Il était trop bon.

Nous gouterons par contre à un vin du Sud de la Russie, à proscrire, il était infect. 

Dernière rencontre avant le départ en train pour Moscou, encore un énième Valodia, le père de Peter, qui rentre tout juste de la datcha. Il nous reste peu de temps avant de partir, l’occasion de se dire quelques mots.

Jours 99 à 102 : Moscou

Pour Moscou, nous avons décidé de reprendre en douceur le voyage. Nous avons donc trouvé un coushsurfeur, Boris, qui accepte de nous accueillir pour les derniers jours en Russie.

Nous nous rencontrons à la gare, situé à l’Est de Moscou, où il vient gentiment nous chercher. Mais il n’a pas de voiture et nous, nous sommes chargés comme des mules. Nous devons transporter toutes nos affaires jusqu’à une gare de train de banlieue. Une bonne séance de sport nous attend. Boris habite très loin du centre, à 1h30. 

Ce mec est simplement super, il te met à l’aise et tu te sens comme chez toi très vite. Mais Boris il est fêtard aussi… Finale de coupe du monde + Boris pendant 4 jours ce n’est pas le meilleur des mélanges. :-). On va beaucoup trop s’amuser. 

Nous nous remettons tranquillement du trajet, Boris qui adore la cuisine, nous mijotera de très bon plats. Des pilmenis, du bon poulet en sauce, du bortch… 

Dès le premier jour, nous buvons quelques verres, c’est à dire 2-3 bières et 2 bouteilles de cognac et nous allons visiter le centre de Moscou. Sa magnifique place Rouge et sa belle rue Nikolskaya. La rue est très animée, tous les bleus sont de sortis et les croates également. Mais nous retrouvons également des colombiens, des argentins, des uruguayens, des péruviens… Toutes les nationalités sont là et c’est la fête.

C'est le jour J

Nous sommes venus à Moscou, avant notre départ pour les Etats-Unis car il y avait un grand événement à voir, la finale de coupe du monde de football. L’affiche est une petite surprise, FranceVSCroatie. Pour ce match, comme d’habitude nous nous préparons, nous enfilons maillot et drapeau et partons en direction de la casa bleue qui se trouve être l’Ambassade de France, en Russie. Pour moi, ce lieu a une résonance particulière, je suis devenue française il y a seulement 4 ans. Etre ici, à l’Ambassade de France en Russie c’est tout simplement un événement. Je suis fière. Mais avant, d’être encore plus fière, il faut que nous trouvions un endroit pour voir le match. A l’Ambassade ce n’est que pour les VIP… Nous, nous sommes ViA2Roues, pas encore VIP. Nous avons envie de tester notre chance au stade, peut-être qu’un fou vendra sa place à un prix raisonnable qui sait… Mais non, près du stade il n’y a pas eu de fou, beaucoup rechercher un graal pour rentrer dans le stade, avec des panneaux déjà tout près. Ca fait un peu mal d’être si près du stade et de se dire que cette fois nous, nous n’y serons pas à l’intérieur.

La Fan Fest est très éloignée du stade et de la ville, il faut donc que nous partons assez tôt pour ne pas louper le début du match. Nous y arrivons et il y a bien entre 5000 et 10 000 personnes ici. Ce qui m’étonne énormément c’est de voir beaucoup de russes supporter les croates… C’est quand même l’équipe qui les a éliminés. Mais bon.

Nous essayons de trouver un bon endroit pour regarder le match, si possible avec des supporters français. Nous entrerons dans une zone dédiée à la FIFA. Nous avons repéré un français qui y était mais pour rentrer il faut un pin’s. Du coup, il veut bien nous envoyer son pin’s de là haut. Il nous en envoie 2, nous les mettons et la sécurité nous laisse passer. Sauf que notre petit manège est repéré par un des organisateur de ce petit espace VIP. Nous avons de la chance, il nous laisse regarder le match de ce petit mirador.

Nous avons eu mal au ventre durant tout le match. Il y a avait trop de monde partout, nous regardons à droite à gauche tout le temps. Nous avons eu l’impression de voir le match sans vraiment le voir. Nous étions tellement transportés par l’émotion, le stress. L’égalisation des croates, 1 partout, nous donne des sueurs. Le but de Pogba, avec lequel nous mènerons 3-1, nous fait rêver. Une finale de coupe du monde ça fait soulever l’estomac. Nous étions tellement dans l’émotion que je pleure avant la fin. Nous sommes venus les voir, ici en Russie, pour les voir gagner, pour les voir construire ce parcours. Cette jeune équipe de France nous a simplement montrer que malgré la jeunesse, malgré le peu d’expérience, elle nous a montré que grâce aux efforts et en étant humble tout pouvait se produire. C’est comme ça que le génie, Deschamps, nous offre notre seconde étoile. 

Au moment où la France gagne, nous avons eu en plus un super cadeau de la part des organisateurs FIFA, ils nous offrent un maillot de l’équipe de France 2016 dédicacé par Marcel Desailly et Roberto Carlos. Quelle belle journée ce 15 juillet. Nous sommes aux anges. A ce moment là, la seule chose qui nous manque c’est de pouvoir exploser de joie avec des supporters. Direction la casa bleue!

La deuz

Nous retrouvons Aneeta, Nicolas (qui a eu la chance de pouvoir trouver un billet pour cette finale), Ilyes, Yianni, Yoyo et tous les autres à la casa. C’est pas top niveau organisation, la bière ne coule pas assez rapidement. C’est bizarre mais pour une fois nous n’allons pas nous saouler comme toutes les autres fois. Nous sommes bien, ivres de bonheur. Tellement ivres de bonheur, que nous oublions complètement l’adresse de Boris. 

Ilyes nous avait proposé de dormir chez lui, nous allons donc essayer de le retrouver. Il est dans la rue Nikolskaya normalement. Nous essayons de trouver du wifi. Il y est, nous nous donnons rendez-vous. Mais les policiers commencent à mettre des barrières partout. Nous ne pouvons plus rentrer dans la rue, c’est super bizarre. Nous essayons de voir si nous apercevons Ilyes, nous montons un peu sur la barrière. Le flic dit en russe « regarde moi ses singes » et là je lui répond bien sec qu’il a intérêt à parler meilleur. Il est étonné de me voir parler russe. Avec Romain ça nous énerve leur comportement et ce n’est pas la première fois que les policiers russes nous agacent. Ils sont réellement dédaigneux.

Bref nous essayons de contourner toutes ces barrières, mais c’est fou quand même de fermer complètement une rue au public, en plus c’est la rue principale. C’est là que nous nous rendons compte que c’est fini la coupe du monde. Allez, ouste les supporters. Enfin, nous, nous le sentons comme ça. 

La bande des bleus

Nous retrouvons Ilyes et dormons dans sa chambre d’hôtel. Nous nous endormons un peu champion nous aussi.

Boris nous a redonné son adresse, c’est bon le matin/après-midi nous pouvons rentrer chez Boris. Nous sommes complètement crevés. Mais il faut encore préparer quelques petites choses. Nous assistons bien sûr à la descente des bleus sur les Champs. A ce moment là, c’est vrai que nous étions un peu jaloux de ne pas être en France.

Nous devons également faire un tri dans nos affaires avant de repartir, c’est l’occasion pour nous de faire un petit retour en arrière et de voir comment notre voyage s’est déroulé jusque là. C’est à ce moment-là, que nous décidons de nous séparer de notre ballon de foot… Et c’est triste pour moi. J’avais eu l’idée de match de foot pendant ce tour du monde mais je n’avais pas encore d’expérience en cyclotourisme… Nous ne pouvons pas jouer au foot en arrivant dans l’endroit où nous dormons pour la nuit, car nous sommes trop fatigués. De plus, chercher un endroit où dormir nous prend en général 1 à 2 heures. Si nous sommes hébergés par des personnes, c’est rare de trouver des hôtes qui aiment le foot. En tout cas de notre côté nous n’avons pas eu de chance, car nous n’avons pas croisé de fan de foot. Nous avons essayer de sortir le ballon une fois, en Turquie, mais nous n’avons trouvé personne pour une partie.

Bref, c’est donc avec tristesse que nous renvoyons le ballon et quelques autres affaires, en même temps que les cartes postales. Boris nous aide bien encore pour cette partie. 

Nous finirons par visiter Moscou, nous apprécions la ville. Peut-être un peu moins que Saint-Petersbourg, mais la place Rouge est vraiment belle, ça nous ne pouvons pas lui enlever. Nous apprécions la balade dans le parc Gorki. 

Pour nos derniers moments avec Boris, ce sera la fête, la fête et encore trop de fête. Le dernier jour c’est un peu dur de reprendre ces esprits et de tout ranger. Nous devons être à l’aéroport de Vnukovo ce soir, mais avant ça nous allons un peu aider Boris à notre tour. Nous allons chercher du fromage et des fruits qui lui sont envoyés par bus depuis le Sud de la Russie. Autant vous dire que les abricots étaient bien mûrs et le fromage bien fait. D’ailleurs nous avons été choqué avec Romain, lorsque nous avons pris le métro pour le chemin retour, nous avons du faire passer le fromage à la radio, c’est la sécurité qui décide ça. C’est horrible, le fromage tout frais qui vient d’une petite ferme, il est détruit par les rayons d’une machine… Nous rentrons chez Boris qui veut nous faire plaisir et qui nous fait un dernier bon repas de pilmenis au fromage frais (tvarog). Grâce à lui nous trouvons également un taxi qui veut bien nous amener à l’aéroport. Nous étions bien stressés au départ, car aucun taxi ne voulait venir jusqu’à chez Boris et repartir en centre pour l’aéroport… Il nous sauve encore la vie. 

Nos sentiments

1 mois passé en Russie, revenue pour revoir l’endroit où je suis née et rencontrer ma famille. C’était une belle page du voyage. Cependant la Russie ne sera pas dans notre top des pays préférés. J’ai aimé découvrir que j’avais beaucoup de traits de caractère qui venaient tout droit de Russie, comme mon manque de nuance quand parfois je m’exprime.

Romain a adoré regardé les filles, apparement ce n’est pas un mythe, les filles russes sont jolies d’après lui. Il a également eu un vrai plaisir à rencontrer toute ma famille, ça lui a fait bizarre de voir que j’avais une aussi grande famille ici en Russie, comparait à ma famille en France.

1 mois passé à voir les bleus devenir champion du Monde, ce sera gravé dans nos mémoires à jamais. C’était une belle deuxième étoile, nous pouvons être fiers. D’ailleurs nous pourrons bien nous vanter quand nous serons en Amérique du Sud.

Un de mes plus beaux souvenirs sera ma grand-mère en Russie, j’ai découverte une nouvelle mamie. Elle a été plus que top avec nous. J’ai une babouchka en or.

Nous serons un peu déçus par les incidents que nous avons pu voir entre les russes eux-mêmes. Le paysages ne nous ont pas transcendé. Peut-être qu’un jour nous devrions aller du côté de la Sibérie, des grands espaces.

J’ai souvent pensé à mes parents durant cette traversée de l’Europe à vélo, eux l’ont fait dans l’autre sens. Ca n’a pas du être facile, mon père l’a fait à pied. Ma mère avec 2 petites filles sous sa responsabilité. C’est certain pour nous ça a été plus simple en vélo et avec des papiers en règles.

Catégories : Russie

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