Jour 59 : (Chios Grèce) Cesme - Güzelbahçe
Après la traversée de la Grèce, que nous avons beaucoup aimé, nous voilà à l’extrême Est du pays sur l’île de Chios à quelques centaines de mètres de la côte turque. A vrai dire nous avons hâte de découvrir ce pays à la fois si proche de la Grèce, de l’Europe, mais aussi tellement différent (du moins d’après les récits que des grecs nous ont raconté).
Il s’agit du premier pays phare de notre bike trip et Annia m’en parle depuis maintenant plus de 2000 kilomètres. Elle me raconte toutes les aventures vécues par d’autres cyclo-voyageurs qui narrent dans leur blog des expériences incroyables vécues en Turquie. Jusqu’à présent quand les gens en disent beaucoup sur un lieu à découvrir nous finissons toujours par être déçus, j’espère que ce ne sera pas le cas cette fois-ci.
Nous voilà embarqués dans le bateau qui fait la liaison entre Chios et Cesme en Turquie. Le trajet dure normalement 30 minutes, mais cette fois-ci il durera 1H30. Le ferry que nous empruntons, aussi étroit que désuet doit transporter un camion pendant la traversée. Après de multiples manœuvres pour éviter de tomber à l’eau, il finit par embarquer et nous voilà enfin partis.
Nous comprenons vite que le voyage sera bien différent de ce que l’on a connu jusqu’ici en Europe.
Arrivés à Cesme, nous décidons de prendre un peu de force avant d’attaquer notre première journée. En effet, nous sommes partis la veille d’Athènes et nous n’avons pas vraiment dormi dans le ferry. La faute à un type qui s’était pris pour Mozart et qui a décidé de jouer du piano toute la nuit. Bien évidemment pile à l’endroit que nous avions choisi pour dormir…
Nous nous arrêtons donc prendre notre premier café turc et un sandwich. Rien de bien compliqué, mis à part que personne ne parle l’anglais et que nous ne comprenons pas très bien ce que nous allons mangé.
Les grecs et les turcs ont un pouvoir : celui de réussir à faire passer le temps alors que rien ne se passe. Autrement dit nous avons embarqué sur l’île de Chios à 8H30 et nous enfourchons seulement nos vélos vers 11H30 sous un soleil de plomb.
La sortie de Cesme est très jolie, il s’agit d’une petite ville balnéaire où les turcs plutôt aisés viennent passer leurs vacances. L’on pourrait encore se croire en Grèce et nous sommes surpris par la qualité des routes, la propreté de la ville et des bâtiments. Nous passons même devant des plages paradisiaques, désertes qui nous font hésiter un instant à s’arrêter se baigner et même planter la tente. Ben oui quoi, nous avons fait 10km, il fait 45° à l’ombre et il est déjà midi! Pourquoi se faire du mal? Je ne sais pas pourquoi, mais encore une fois nous avons décidé de nous en faire du mal.
Après une quinzaine de kilomètres, le paysage change radicalement et la route commence doucement à s’élever. Nous roulons sur des routes à moitié finie, dans un paysage sec, aride avec une mer turquoise en toile de fond. La chaleur est insoutenable car il n’y a pas le moindre vent. Nous avions pris l’habitude de partir tôt le matin en Grèce pour éviter la chaleur et nous nous disons qu’il va falloir faire de même ici en Turquie.
Tant bien que mal, à une allure bien plus que modérée nous traversons des villages déserts et les premières bosses. Nous décidons de nous arrêter manger au restaurant pour ce premier jour. Annia ne se sent pas très bien, la chaleur est extrême. Nous en profitons pour faire une petite sieste, manger et surtout boire beaucoup d’eau. Cette pause nous aura faite beaucoup de bien et nous arrivons à Güzelbahçe en fin d’après-midi. Le temps de trouver l’adresse de notre hôte du soir nous sommes interpellés par Francesco, un italien qui vit à Izmir avec sa femme turque, curieux de nous voir là avec tout notre chargement sur les vélos. Nous discutons un peu ensemble et il nous invite déjà à dormir chez lui. Dommage nous avons déjà quelqu’un qui nous attend. Il s’agit d’Adam que nous avons contacté via Warmshower et qui nous accueille chez sa famille.
Nous serons rassasiés par les plats de Filiz, la maman d’Adam. Puis nous irons tous les 3 boires des bières offertes par un épicier qu’Adam connait au bord de plage avec quelques fameuses pépites.
Lorsque nous rentrons nous passons la soirée avec Mustafa (le papa d’Adam), sa soeur Seda et sa mère Filiz.
Adam nous laissera sa chambre préparée pour nous et dormira dans la canapé.
Jour 60 : Güzelbahçe - Aliaga
Nous partons tôt le matin en espérant rejoindre Aliaga en début d’après-midi. En effet la chaleur est trop forte et nous ne voulons pas rouler toute l’après midi sous le soleil. Finalement nous partons à 7h est il fait déjà très très chaud. Il va falloir faire avec, en Turquie il fait chaud jour et nuit!
Nous mettons du temps à quitter Izmir, qui est une très grande ville avec beaucoup de trafic. Le début d’étape ne nous fait pas rêver mais nous espérons que ce sera mieux, l’agglomération passée. Arrivés près du centre d’Izmir nous décidons de faire une pause café, la chaleur et se lever tôt ne m’a jamais vraiment réussi. La ville d’Izmir est construite autour du Golf d’Izmir et chaque rive peut être rejointe via des ferry qui fonctionnent comme des bus. Afin d’éviter de faire 20 km de plus dans la banlieue d’Izmir nous décidons de prendre un ferry pour se retrouver sur des routes plus tranquilles et souffler un peu.
Finalement, la traversée bucolique de la Turquie ne sera pas pour aujourd’hui. Pour rejoindre le Nord du pays il n’y a qu’une seule route très facile à décrire : à gauche du désert, des usines et des stations essences, à droite, du désert, des usines et des stations essences et au milieu, des camions. Par chance, les bas côtés sont larges donc nous roulons à peu près en sécurité!
Nous arrivons à Aliaga vers 15h comme prévu. Nous sommes plutôt contents d’être partis tôt, cela nous laisse le temps de profiter de la ville, se laver tant qu’il fait chaud et surtout nous avons le temps de trouver un hôte pour la soirée.
Je ne saurai expliquer pourquoi mais il y a des jours où tout semble facile, l’impression d’avoir un bon feeling dans l’endroit où nous nous trouvons. Et cette impression va se vérifier au fil de la journée.
Dès notre arrivée nous décidons d’aller nous laver, avant même d’aller manger. En se dirigeant vers le front de mer, Annia a une idée de génie : se laver avec les arroseurs automatiques du parc près de la mer. Autant vous dire que les quelques gens présents nous ont pris pour des fous, mais imaginez de l’eau fraiche après avoir roulé 5h sous 43°, le pied!! On en profitera même pour laver du linge.
Le reste de l’après midi se résume à boire du « Tchai » le thé turc et repos dans le parc. C’est la première fois que nous avons autant de temps après le vélo et on en profite. Nous ne ressentons aucun stress de trouver quelqu’un pour la nuit, alors que nous sommes en ville. La sensation que ça va le faire…
La nuit arrivant doucement, il est temps pour nous de trouver un hôte pour la soirée. On nous avait dit que les Turc était très accueillant, je rajouterai très curieux. Les gens nous interpellent pour savoir ce que l’on fait ici et nous félicitent. Nous sommes un peu timide et nous ne saisissons pas les occasions pour demander l’hébergement. Peut être que nous pensions que ça allait arriver tout seul. Finalement nous décidons d’être plus « direct ». Après une énième interpellation d’un groupe d’amis turc assis au bord d’un café, je leur demande s’ils seraient d’accord pour nous héberger. Ils hésitent et finissent par nous indiquer un endroit pour camper. Entre temps un autre turc assis à la table voisine, toujours aussi curieux vient à nous car il parle français. Il traduit au groupe d’amis ce que nous recherchons. Et là une tierce personne vient s’introduire dans la conversation, c’est la barmaid. Elle nous dit qu’elle peut peut-être nous aider. Nous attendons donc autour d’un thé et d’un plateau de fruits offert par le bar avec notre ami traducteur Franco-Turc. Et oui, c’est comme çà la Turquie!!
Je vous avoue qu’à ce moment là, nous ne contrôlions plus grand chose et nous comprenons pas trop ce qu’il va se passer. Les Turcs sont euphoriques de nous rencontrer, ils vont vraisemblablement nous aider mais nous n’avons pas tout compris.
Finalement la Barmaid a appelé un ami qui appartient à un groupe de cyclo, Nedim. Ce dernier appelle le président de l’association, Osman qui accepte de nous héberger. 45 min plus tard nous voyons débarquer les Pedal’hane d’Aliaga en tenue officielle:) Nous partageons le repas avec eux dans une super ambiance, et évidemment encore une fois nous sommes invités.
Nous finissons la soirée chez Osman et Erkan qui partagent un appartement. Nous discutons avec google traduction et nous passons une excellente soirée en compagnie d’Onur, Erkan, Osman, Nedim, Ilker, Ebru et Bilge.
Cette soirée est incontestablement un moment fort de notre voyage. Nous avons été surpris par la générosité, l’accueil et l’hentousiaste de tout ces gens envers notre projet et la découverte d’étranger.
Nous dormons dans la chambre d’Osman qui a insisté pour prendre le canapé avant de partir le lendemain pour Bergama.
Jour 61 : Aliaga - Bergama
Après une bonne nuit, très confortable dans le lit de notre hôte il est temps de dire au revoir à Osman et de quitter Aliaga. Les sentiments se mélangent, heureux de cette rencontre et triste de déjà devoir partir.
Nous décidons de continuer sur le même schéma que le jour passé, c’est à dire partir très tôt pour éviter la chaleur et avoir du temps l’après midi. Le soleil tarde pas à se montrer et à taper fort, il est déjà 9h (après avoir essayé d’appeler la maman d’Annia pour lui souhaiter un bon anniversaire) et nous roulons depuis 1h30. Il n’y a pas grand chose à dire sur la route que nous empruntons tellement elle est rectiligne, plate et déserte. Notre seule compagnie sera des camions et un tracteur qui nous aura servi de lièvre sur quelques kilomètres. Nous avons eu tout de même une jolie surprise sur la route puisque nous avons croisé Erkan, le coloc’ d’Osman qui nous avait malheureusement quitté le soir car il travaille de nuit! Nous sommes super content de pouvoir lui dire au revoir et Merci!
Nous arrivons à Bergama (ou Bergame en français) aux alentours de 12H30. La ville n’est pas tout à fait sur notre trajet mais sous souhaitons faire le détour car cette ville est historique. En effet, Bergama fût un haut-lieu de la culture Hellénique (période suivant la Grèce antique), puis est passé sous le règne de l’empire Romain et Byzantin. Voilà pour le point « culture du blog ». En d’autres termes il y a des ruines que l’on ne s’aura pas interpréter et comprendre pourquoi elles sont là, mais on nous à dit qu’il fallait les voir. Donc on y va les prendre en photos comme de parfaits touristes.
Arrivés à l’entrée de Bergama nous avons droit à notre premier contrôle de police. Une voiture de police postée sur le bord de la route nous demande de nous arrêter et contrôle nos papiers d’identités et notre visa. Sur le coup il semblait vouloir faire du zèle mais finalement il était juste tout aussi curieux que tous les Turcs que nous avons croisés. Après nous avoir interrogés sur notre parcours, il nous conseille vivement de nous arrêter pour aujourd’hui au risque de finir rôti sur le bord de la route. Nous suivrons son conseil.
Fort du succès du lavage à l’arrosage automatique de la veille nous partons à la recherche d’un parc afin de réitérer cette nouvelle technique de douche. Nous trouvons un parc dans le centre (la ville est minuscule) et nous prendrons donc notre douche mais à la bouteille d’eau, faute d’arroseur automatique. Nous voilà propres, secs et détendus avec une longue journée devant nous. Nous pensons qu’il serait bien d’avancer sur l’écriture du blog et sur la préparation des prochaines visites, nous partons nous rafraichir dans un café où nous passerons une grande partie de l’après-midi, accompagné de Tchai et de gâteaux. Annia en profite pour finir la rédaction de son article pendant que je prépare les prochaines étapes et lis en long large et en travers tout se qui se rapportent à Bergama sur Internet (Wikipédia étant interdit en Turquie). Il est 16 heures et nous commençons à contacter un Warmshower afin d’être hébergés ce soir. C’est Metin qui nous répond favorablement et qui nous hébergera pour la soirée.
Metin viens nous chercher au café pour nous conduire chez lui. Enfin c’est ce que l’on pensait, mais encore une fois avec nos amis turcs il faut se méfier! En effet, Metin arrive plus que motivé en tenu de cycliste et souhaite nous faire découvrir la ville! Youpi, c’est une très bonne idée, sauf que nous, là çà fait 4 heures qu’on geek sur nos PC à manger des gâteaux et que l’on a une énorme flémingite aigüe concernant la visite à vélo. Second point, Metin ne comprend rien en anglais lorsque je lui parle (jusque là rien de surprenant), mais également lorsqu’Annia parle. Il connait quelques mots français (autant que moi en Mandarin) et semble déterminé à profiter de notre venue pour améliorer son français.
Nous voilà donc parti pour 2h de vélo, avec Metin en guise de guide touristique, pour une visite de la ville, de l’Acropole et de toute les ruines dont elle regorge sous 40°! Nous avons passé 2h de fou rires avec Annia tellement c’était interminable et le sommun du fou rire fut atteint lorsque nous entreprîmes la descente de l’Acropole. Elle fut plus longue que la montée puisque notre ami Metin a une technique très particulière qui consiste à mettre des grands coups de frein tous les 10 mètres afin de ne surtout pas prendre de vitesse.
Et si nous parlions de la montée : lorsque nous arrivons pour visiter l’Acropole elle est sur le point de fermer. La détermination de Metin a payé puisqu’il réussi à négocier l’entrée à demi-tarif et nous embarquons dans un funiculaire pour gagner du temps. Arrivés en haut les gardiens nous demandent de redescendre car le site est fermé. Il nous escorte même en scooter afin d’aller plus vite, sauf que Metin lui il continue de mettre des grands coups de frein dans la descente!! Finalement on aura fait 2h de vélo et pas vu le plus important, l’Acropole, un sketch! Nous avons tout de même passé un super moment de fou rire et la gentillesse de Metin, son envie de nous faire découvrir sa ville nous suffit amplement.
Après cette visite guidée de la ville Metin nous montre où nous passerons la soirée. Nous dormirons dans son cabinet dentaire, une partie est aménagée comme un appartement. Metin fait tout pour que nous soyons à l’aise et nous avons tout ce dont nous avons besoin pour passer la nuit confortablement. Nous passerons la soirée ensemble avec Metin et sa femme en ville et nous mangerons au restaurant. Nous mangeons enfin notre premier Kebab! La soirée fut très agréable mais un peu longue car la barrière de la langue nous empêche de pouvoir communiquer. Et Metin veux vraiment parler en français!
Jour 62 : Bergama - Iskele Mahallesi
Avant de partir pour une nouvelle étape, Metin nous a invité à prendre le petit déjeuner avec lui dans un restaurant près de son cabinet dentaire. Metin est l’exemple même de l’hospitalité en Turquie. Il fait en sorte qu’il nous manque rien, que l’on se sente bien et surtout qu’on est assez à manger. Et bien évidement lorsque l’on mange à l’extérieur nous n’avons pas le droit de payer car nous sommes invités. Entre nous cela n’est pas pour me déplaire 🙂 Il doit donc venir nous chercher le matin à 8h car nous n’avons pas les clés de son cabinet. Toujours aussi motivé que la veille, Metin arrive, pour notre plus grande surprise, à 7h dans l’appartement! Autant dire que le réveil fût brutal et le « levage » du lit, enfilage du slip plus rapide que jamais! Mais avec Metin une surprise peut en cacher une autre. En effet, vêtu de sa tenue de cycliste il partagera la route avec nous aujourd’hui. Jusqu’où? On ne sait pas car à présent nous même ne savons pas où nous allons. Nous voilà donc partis pour prendre notre petit déjeuné typique Turc composé d’olives, fromages, confitures, légumes, bretzel et bien évidement Tchai. Un régal.
Rassasiés nous prenons la route en direction du Nord pour rejoindre Istanbul. Nous n’avons pas vraiment d’idée d’où nous voulons nous arrêter, probablement Gömeç situé à environ 65 km afin de faire notre moyenne quotidienne de vélo. Ce qui est sûr c’est que Metin lui nous suit. Nous partons donc ensemble direction Gömec. Sur le début de l’étape nous allons même rencontrer la présidente du club de Cyclotourisme de Metin qui tenait à nous féliciter.
Elle nous rejoint sur la route avec son vélo pour parcourir quelques kilomètres avant de repartir à son travail. Elle offrira même un cadeau à Annia en guise de porte bonheur. Ce pays nous surprend de jour en jour par la générosité, la sympathie et l’accueil des gens. Les Turcs sont simplement heureux de nous rencontrer et reconnaissant que l’on visite leur pays. C’est le deuxième jour que nous sommes logés par hasard par des membres de club Cyclosportif. En Turquie, la pratique du vélo et en pleine essor, en particulier sur la partie Ouest du pays beaucoup plus ouverte sur l’Europe. De plus il faut savoir que les Turcs sont très social et le besoin d’appartenance à une communauté, à un groupe, à un projet est très important pour eux. C’est pour cela que la plupart des personnes faisant du vélo en Turquie appartiennent à un groupe de cyclistes et son relativement actif pour leur club. A Istanbul il y a plus d’une centaine de club Cyclosportif par exemple.
Nous reprenons la route toujours aussi plate et sans grand intérêt visuel que les jours précédents. Seul Metin arrive à trouver des descente sur le plat pour pouvoir tester le fonctionnement de ses freins (ce qui nous fait toujours autant rire que la veille avec Annia). Et comme toujours il fait toujours aussi chaud. Rien de spécial sur la première heure de route à part une crevaison, disons plutôt une destruction de mon pneu arrière. En effet, Metin est un très bon rouleur et il est toujours plein d’envie. De ce fait il roule devant et nous le suivons derrière à l’abri du vent. Le problème c’est quand il y un pack de bière cassé sur le bord de route, il omet de nous prévenir. Ce qui devait arriver arriva et je changea ma chambre à air pour la 4ème fois. Nous verrons que bien plus tard, arrivés à Istanbul que mon pneu était aussi déchiré (je ne sais pas comment j’ai fait pour rouler sans m’en rendre compte)…
Nous reprenons la route après avoir changé de chambre à air sur le bord de la route. La chaleur est difficilement soutenable et Metin nous propose de nous arrêter s’hydrater et reprendre des forces. Comme tous les Turcs, il a peur que l’on meurt de faim, donc quand il propose de manger des fruits (alors que nous nous sommes enfilés un petit déjeuner il y a 1 heure) il nous achète 1 kg de fraises que nous mangeons avec grand plaisir avec Annia. Il ne faut pas nous prier lorsqu’il s’agit de manger, surtout Annia!! Avec Annia nous nous disons que la route est tellement plate et monotone que l’on devrait profiter de la journée pour avancer et faire une longue distance. Avec une crevaison et une première pause « engloutissant de fraise » c’est mal parti…
Et quand je dis que c’est mal parti pour faire un longue distance, à ce moment là je n’imagine pas à quel point les 20 prochains kilometres vont être long. En effet, Metin nous propose de nous arrêter tous les 2 kilomètres pour prendre un thé et boire de l’eau! C’est vrai qu’il fait chaud mais là on se dit que c’est un peu exagéré. Nous nous doutons que quelque chose ne va pas, mais Metin à l’air d’aller bien et nous dis que tout va bien. Mais au bout du 8ème arrêt, il nous dit qu’il va s’arrêter là et rentrer en bus. La chaleur était bien trop forte et la distance aller-retour bien trop longue. Metin malgré son expérience s’est fait avoir dans l’euphorie et est allé trop loin! Nous lui disons au revoir autour d’un dernier Tchai et le remercions pour son hospitalité. Nous sommes un peu triste de le quitter ainsi, nous avons de la peine car il aurait souhaité aller plus loin. Mais en tout cas ce qui est sûr c’est que nous avons rencontré une personne formidable, qui nous a fait beaucoup rire!!
Nous voila maintenant seuls sur la route en direction du Nord. Nous ne savons toujours pas où nous allons nous arrêter. Nous espérons atteindre les 100 km afin d’avancer vite sur cette route monotone et battre notre record de distance. Nous avançons en direction d’Ayvalik, ville balnéaire et portuaire que plusieurs Turcs nous ont conseillé. Nous y arrivons finalement assez tôt et nous mangeons dans un restaurant, des spécialités turques. Après un bon repos nous nous disons que finalement la ville n’est pas si bien que çà et que nous avons encore de la marge avant le coucher du soleil. Nous reprenons donc la route sans trop savoir où aller en espérant trouver une belle plage pour se baigner. La seule chose qu’on a trouvé c’est un gros pitbull qui nous a fait faire le plus beau sprint depuis le début du voyage!!
Après ce petit restaurant fort sympathique et la reprise du vélo toute en douceur, nous voilà maintenant bien réveillés avec le palpitant à 180! C’est un signe, il faut partir et continuer. Motivés comme jamais nous décidons de rouler jusqu’à Iskele Mahallesi, 30 km plus loin, qui à l’air d’être une petite ville avec des mosquées et une plage. Tout ce qu’il faut pour dormir si on arrive un peu tard. Nous décidons de passer par la côte qui semble être une route plus pittoresque et avec moins de voiture. Et ben pour le coup on a eu le nez creux. C’était tellement pittoresque qu’il n’y avait plus de route et on a mis 2h pour parcourir 10 km sur du gravier et en poussant le vélo par moment. Annia aura même le droit à sa chute hebdomadaire. Mais une fois de plus la règle du « Quand c’est dur, c’est beau » se vérifie…
Après cette petite parenthèse sans voiture nous récupérons pour les derniers kilomètres la route principale et son trafic toujours aussi dense. Nous arrivons à Iskele Mahallesi en début de soirée et nous devons faire assez vite pour trouver un endroit pour dormir avant que le soleil ne se couche. Cette petite ville nous convient parfaitement. Il n’y a pas trop de monde, une longue plage et quelques parcs. C’est une station balnéaire peu touristique où l’on ne trouve que des Turcs venant se reposer. Sur la plage nous trouvons une douche et nous ne perdons pas de temps pour en profiter pour se laver et laver nos affaires après avoir piqué une tête dans la mer.
Nous trouvons l’hospitalité des turcs tout simplement incroyable depuis le début et nous avons l’impression d’abuser de leur gentillesse. Nous décidons donc pour cette nuit de dormir sur le bord de la plage. Mais avec les turcs ce n’est pas possible de dormir dehors, il y a toujours quelqu’un qui te propose de t’héberger! Cette fois ci c’est Erman qui vient à nous alors qu’il promène son chien sur la plage. Nous discutons un peu avec lui de notre voyage et il nous propose naturellement de nous héberger dans son appartement qu’il va mettre en location au début de l’été. Une douche, un lit et un mec sympa, nous n’hésitons pas longtemps et nous voilà partis avec Erman. Le camping sauvage se sera pour une prochaine fois. Nous passerons la fin de soirée avec Erman qui nous offrira des bières et un plateau de fruits avant de nous coucher, nous sommes encore bien tombés. Erman parle couramment l’anglais puisqu’il est traducteur mais c’est aussi un grand sportif passionné de vélo et voyageur qui à traversé l’Afrique moto.
Jour 63 : Iskele Mahallesi
Après une très bonne nuit dans un lit King Size nous prenons le petit déjeuner avec Erman. Et encore une fois nous avons droit à l’hospitalité turque. Erkan nous a préparé le café et a acheté plein de viennoiseries qui ne vont pas nous aider à partir!! Après plusieurs propositions de la part d’Erman, de rester chez lui pour nous reposer nous décidons finalement de rester un jour de plus. Nous apprécions Erman, nous avons un bon feeling avec lui et puis nous avons le temps d’arriver à Istanbul. Notre voyage c’est aussi des rencontres alors autant en profiter. Cette journée de repos nous la passerons à rédiger le blog pour Annia et à aider Erman pour ma part dans l’entretien de son jardin. Annia viendra même nous donner un coup de main en tant qu’ ‘ »Inspecteur des travaux finis »! Nous trouvons çà super de partager une journée avec un de nos hôtes, cela nous permet de mieux se rendre compte du mode de vie des locaux. En général les relations avec les personnes rencontrées se limitent à une nuit et une matinée. Et pouvoir lui donner un coup de main nous fait également plaisir, c’est la première fois depuis le début du voyage que l’on aide quelqu’un au lieu de se faire aider.
Après cette journée de dur labeur Erman nous propose d’aller faire un barbecue sur le bord de la plage accompagné de quelques bières. Décidément Erman sait nous parler… Etant la seule personne vraiment responsable dans se duo d’aventuriers novices, je précise à Erman que nous allons y aller doucement sur l’alcool car demain nous devons reprendre la route et il y a du dénivelé au programme. La soirée fût encore une fois super avec un magnifique coucher de soleil et des échanges forts intéressants avec Erman. Malheureusement, malgré mon sens de la responsabilité, la bière était trop bonne et trop fraîche et nous nous sommes laissés aller…
Jour 64 : Iskele Mahallesi
Après un réveil un peu difficile et tardif nous nous préparons à quitter Erman sans en avoir vraiment envie. Nous nous sentons tellement bien ici qu’on n’a pas du tout envie de partir. Après le petit déjeuner Erman nous propose encore de rester et d’attendre une peu car il a des amis qui aimeraient bien nous rencontrer. Nous n’avons plus trop le temps et franchement on se dit que rester encore s’est abusé de la gentillesse donc on décide de partir. Par contre on n’a pas encore décidé de l’heure car nous ne sommes pas trop motivés. Nous attendons donc de rencontrer les amis d’Erman, Solmaz et Aiche. C’est un couple qui habite à Istanbul la moitié de l’année et le reste à Iskele Mahallesi pour profiter du calme des lieux et de la vie. Ce sont aussi des cyclistes et impressionnés par notre aventure. Très vite il nous proposent de nous aider. En effet, la fille de Solmaz habite à Istanbul et pourrait peut-être nous héberger le temps que l’on souhaite. Décidément tout est simple en Turquie. Nous sommes impressionnés par tant d’hospitalité, de générosité et d’aide des personnes que l’on rencontre. Ca fait 5 minutes qu’ils nous connaissent et ils nous proposent de nous loger 5 jours à Istanbul. C’est juste incroyable!
Erman, Solmaz et Aiche prévoient de partir à la plage en fin de matinée. Evidement ils nous invitent à les rejoindre. Nous sommes toujours déterminés à partir mais bon il fait très chaud alors pourquoi pas se baigner et partir en début d’après midi, quitte à arriver tard. Nous voilà donc parti pour la plage et où finalement on décidera très vite de ne pas faire de vélo en cette magnifique journée ;). Ce n’est pas notre faute si Erman propose encore une soirée barbecue!!!!
Le reste de l’après midi s’en résumera à sieste pour Annia et tour de vélo avec Erman et Solmaz pour se remettre en jambe. J’aurai même droit à mon sprint sur le front de mer avec un chien qui décidément en a après moi. Cà a au moins le mérite de faire rire Erman et Solmaz qui, au passage n’ont pas levé le petit doigt… merci les gars!
Nous passerons la soirée au même endroit que la veille à admirer le coucher du soleil accompagné d’un barbecue. Nous passons une excellente soirée avec Erman, Solmaz et Aiche et nous sommes déjà tristes de savoir que demain nous devons partir.
Jour 65 : Iskele Mahallesi - Yenice Canakkale
Nous quittons Erman avec un peu de tristesse puisque l’on a vécu un super moment avec lui. Nous nous sentions comme à la maison et on se dit que vraiment un jour il faut que l’on revienne le voir. Erkan et Solmaz font une sortie de vélo aujourd’hui et nous faisons donc les premiers kilomètres ensemble. Nous sommes bien reposés mais nous savons que ça va être dur avec la chaleur. Nous voulons arriver à Istanbul dans 2 jours, donc nous devons réaliser le chemin en 2 étapes au lieu de 3 initialement. Erman et Solmaz nous ont bien aidé sur le trajet à suivre et nous rassurent sur la difficulté de l’étape. A l’issue de cette journée je peux vous dire que seule une personne qui a fait un voyage a vélo avec 50kg à trimbaler peut évaluer si la journée sera dure où non. Car je vous le dis tout de suite, on en a chié!!
Au programe 85 km pour rejoindre Yenice et 1 500 de dénivelé positif. Nous avons tout juste quitté nos nouveaux amis qu’il fait déjà très très chaud. Après une vingtaine de kilomètres de plat, nous attaquons la première côte de la journée, environ 2km de côte. Nous ne nous attendions pas à autant de difficulté sur cette montée. La route n’est pas en très bon état puisqu’il s’agit d’une route secondaire, mais c’est surtout la chaleur qui nous empêche d’avancer. Il n’y a pas un brin de vent et la chaleur nous cloue au sol, impossible d’avancer à plus de 7 km/h. Heureusement il s’agit d’une route de montagne avec une source qui alimente la ville en contrebas. Il y a donc de nombreuses fontaines tous les kilomètres afin de se rafraichir et s’hydrater. Nous finissons tant bien que mal à atteindre le sommet et je m’offre même le plaisir de redescendre deux kilomètres pour récupérer mon buff (couvre tête pour la chaleur) oublié lors d’un arrêt précédent.
Nous décidons de continuer quelques kilomètres pour rejoindre le prochain village (le seul de l’étape) et s’y arrêter manger et se reposer le temps que la chaleur redescende. Arrivé à Kalkim, nous nous rendons compte que l’intérieur des terres et bien différent des villes de la côte, plus touristique. Ici pas de touriste, d’ailleurs nous sommes accueillis par des doigts d’honneur par des jeunes en mobylette! Super ambiance… nous qui avions décidé d’y passer l’après midi. Finalement les gens ont été très sympathiques, même si nous sommes pour beaucoup d’entre eux des extraterrestres. Nous sommes arrivés le jour du marché et nous en avons profiter pour nous faire une grosse salade de saison en guise de repas avec plein de fruits!! Je fini même par tomber nez à nez avec un stand de Tulumba, dessert Macédonien que l’on à eu la chance de goûter durant la traverser de l’Europe. Je décide de faire une petite surprise à Annia en achetant 5 friandises à 600 calories l’unité. Le vendeur après m’avoir interrogé sur le but de ma visite à Kalkim décide de m’offrir pas 2 ni 3 Tulumba de plus, mais 20!!!!! Autant vous dire que les Tulumba on en a mangé pour l’année! Les gens sont tellement généreux qu’on nous offrira même du pain et du thé pour accompagner notre pique nique. Finalement le village est différent de la côte mais la générosité reste la même! Nous passerons l’après midi à l’ombre sur la terrasse d’un café fermé. Et oui c’est le mois de Ramadan donc la ville est au ralentie toute la journée et les gens restent assis aux terrasses des cafés en attendant les appels à la prière.
Nous décidons en fin d’après midi de reprendre la route après une longue pause bien méritée. La route est sensée être plus facile que le matin est nous sommes à 2 heures environ de notre point d’arrivé. Finalement la petite côte que nous devions passer fût une interminable côte et je commence à avoir des maux de têtes sûrement dû à la chaleur du matin. Nous nous arrêtons régulièrement pour reprendre notre souffle mais les nuages commence à faire leur apparition et la nuit ne va pas tarder à tomber. Nous serrons les dents jusqu’au sommet et entamons la descente vers Yenice complètement frigorifiés. En effet le temps à complètement changer depuis le matin. Il faut dire aussi que nous sommes passés de la mer à presque 1 000 mètres d’altitude. Arrivés dans le centre ville de Yenice nous sommes arrêtés par un Turc qui voulait nous souhaiter la bienvenue. Nous en profitons pour lui demander l’hospitalité ou un endroit où l’on peut dormir gratuitement. Nous n’avons pas trop envie de dormir dehors. La journée fût arasante, nous avons froid et il va faire bientôt nuit. Pas une situation idéale pour prendre une douche en extérieur. Il nous conseille d’aller voir à la « maison des professeurs ». Il s’agit d’une auberge réservée aux enseignants mais le gérant fait une exception pour nous et nous propose une chambre à 12 euros. Nous sautons sur l’occasion et passerons la soirée et le dîner à l’auberge. La journée fût très dure physiquement et psychologiquement après cet intermède chez Erman. Nous lui envoyons un massage pour lui raconter notre journée et nous apprenons qu’il s’est cassé la clavicule (juste après nous avoir quitté le matin), seul en montagne et qu’il a dû rentrer à pied, à défaut d’avoir trouvé quelqu’un sur la route. Finalement on se dit que l’on a de la chance et que l’on n’est pas si mal!
Jour 66 : Yenice Canakkale - Bendirma - Istanbul
Pour cette dernière étape avant le break à Istanbul nous partons tôt le matin, à 7h afin de ne pas trop souffrir de la chaleur et d’être à l’heure pour prendre le ferry à Bandirma qui nous emmènera à Istanbul. En effet, tout le monde nous déconseille de faire le tour de la mer de Marmara pour rejoindre Istanbul à cause d’un traffic dense et dangereux. Nous optons donc pour le ferry. L’auberge nous a gentiment laissé le petit déjeuné (rien que pour nous) normalement il est servi le matin (à 4 ou 5heure) car c’est le Ramadan. Nous voilà donc partis rassasiés et motivés pour cette dernière étape qui selon nos savants calculs doit être plutôt plate malgré les 95 km à parcourir.
Rapidement nos calculs se révéleront faux puisque nous empruntons des côtes à plus de 10%. Elles sont courtes mais répétitives, ce qui à le don de nous user. Avec nos vélos chargés comme des mules nous ne pouvons pas profiter de la vitesse accumulée en descente et les montées nous cassent les jambes. Sur la route nous croisons un homme qui fait le trajet jusqu’à Istanbul en voiture et qui nous propose des fraises. Encore un geste de générosité inattendu mais qui nous fait le plus grand bien. Nous arrivons finalement à Gönen vers midi comme prévu pour nous ravitailler.
Nous profitons du petit déjeuner pour vérifier sur Strava (outil permettant de planifier des étapes de vélo) si le reste de l’étape sera plate ou si nous aurons encore de mauvaises surprises. Finalement la route est plate et il y a un départ en ferry à 16h. Nous décidons donc de partir rapidement pour attraper le ferry à temps. Après 5 km nous comprenons vite que nous n’aurons pas le ferry à temps et que nous sommes encore partis pour une journée de galère. En effet, nous avons 50 km de ligne droite à effectuer sur une route avec beaucoup de traffic (et ben oui c’est la route principale pour Istanbul!!) et avec surtout un violent vent de face! On appuie fort sur les pédales mais on ne dépasse pas les 13 km/h…Avec la fatigue nous arrivons même à nous engueuler pour des broutilles et Annia craque un petit peu. On se dit que l’on n’a pas le choix de toute façon on doit arriver à Bandirma ce soir pour prendre un ferry, tant pis pour celui de 16h. Nous nous reprenons assez vite et nous enchainons les relais l’un derrière l’autre afin de se reposer du vent. Nous devons aussi faire attention aux camions qui roulent vite et créent des appels d’air qui ne sont pas loin de nous faire tomber. Finalement nous arrivons à 16h30 à Bandirma après 7 heures de vélo et nous ratons le ferry de pas grand chose. Un mal pour un bien puisque nous en profiterons pour prendre un douche en plein air dans un parc aux yeux des passants étonnés avant de partir excités et impatients à Istanbul!!
Jour 67 à 71 : Istanbul
Elvin, la fille de Solmaz, nous accueille pour les 5 prochains jours. Nous allons découvrir tout Istanbul grâce à elle. Surtout nous allons découvrir une fois de plus une personne exceptionnelle. Elle nous met à l’aise de suite chez elle.
Elle nous aide à faire notre planning. elle travaille le matin et nous organisons donc nos journées pour que le matin nous visitions des spots près de chez elle et ensuite nous nous rejoignions pour finir la journée avec elle. Dès que nous avons besoin, où dès que nous parlons de quoi que ce soit qui nous tracasse (par exemple mettre nos sacoches toutes ensemble pour ne faire qu’un même et seul sac) Elvin va rechercher une solution pour nous rendre tout le plus simple possible. Vraiment elle a été parfaite. Elvin adore la nature et le camping et elle aime partager son temps avec les autres.
Le premier jour nous irons amener le vélo d’Annia dans un magasin de vélo (Trek), son vélo fait un bruit énervant au niveau de la pédale depuis la Croatie. Nous emmenons son vélo là-bas grâce à Solmaz (qui connait bien un des gérants). Elvin s’occupe également de l’avertir de notre arrivée par téléphone, elle nous demande même de l’appeler une fois que nous serons dans le magasin. Là-bas l’un des mécano nous conseille de changer la chaîne mais nous ne voulons pas le faire maintenant ça ne fait que 3200 bornes que nous roulons et nous voulons attendre d’être face aux Andes pour changer tout ce qu’il y aura à changer. Il nous répare le petit bruit en 15 minutes et tout ça gratuitement. Surtout nous avons 2 belles boîtes pour le vol en direction de Krasnodar, le 18 juin. La générosité des turcs va au-delà de tout ce que nous pouvions imaginer.
Grâce à Elvin nous gouterons à toutes les spécialités turques, quelques adresses et quelques mets que vous pourrez apprécier à Istanbul :
– des sandwichs aux poissons et des entrées aux fruits de mer dans une cabane de pêcheur à Yenikoy Balikci Barinak. Par contre pas de bière dans certains endroits de la ville comme celui-ci. Mais c’est un lieu très pittoresque.
– rooftop sympa dans le quartier d’Arnavutkoy, au Alexander Bar cocktail (superbe vue et superbe ambiance). Annia reste toujours aussi étonnée lorsqu’elle entend l’appel à la prière dans la ville, alors qu’elle boit une bière sur un rooftop.
– Dans la partie asiatique, quartier d’Uskudar, nous mangerons des nantis et igloo kote. Vous trouverez une très belle vue sur Istanbul dans le quartier à Guzelcehisar.
Un autre super restaurant, côté asiatique, le yosun restaurant à Andalou Kavagi.
Sur le côté asiatique, les personnes sont beaucoup plus religieuses et nous seront apparemment un peu insultés par des jeunes lorsqu’Alvin nous amènera voir la rencontre du Bosphore et de la mer Noire. Mais elle va leur remonter un peu les bretelles façon « turque » c’est à dire sans s’énerver et en leur demandant le respect.
Entre turcs, les relations ont l’air bonnes, en tout cas c’est ce que nous apercevons. Avant d’aller manger au super restau qu’Elvin apprécie et trinquer au raki, nous devons trouver une place pour garer la voiture et là paf des oiseaux envoient délicatement de belles fientes sur la voiture d’Elvin, qu’elle avait faite tout juste nettoyé l’après-midi pour nous (encore une énorme marque de respect turque). L’homme qui tient le parking dans lequel nous laissons la voiture va en dédommagement lui offrir un coupon de réduction pour le restaurant dans lequel nous allons et surtout au retour nous aurons le plaisir de voir la voiture propre et il nous offrira encore des fruits. Simplement par plaisir d’offrir.
Bien sûr si vous allez à Istanbul il y a certains lieux à ne pas manquer voici ceux que nous avons apprécié :
Nous avons vraiment (mais vraiment) de la chance d’être avec Elvin et nous visiterons les moindre recoins d’Istanbul, nous irons même dans un quartier qu’elle n’apprécie pas (elle n’y est jamais allé jusque là) quand je dis qu’elle ne l’apprécie pas je minore peut-être la chose. Pourquoi? Car nous parlons du quartier de Camlica, le quartier pro président, un peu plus fermé. Là où Erdogan a construit la plus grande mosquée d’Istanbul. Nous y resterons et y mangerons un morceau.
Jusqu’ici je n’ai pas évoqué ce qui m’a quand même déplu dans ce pays, je pense que vous avez tous une petite idée là-dessus. Lorsque nous sommes arrivés en Turquie, nous avons eu la chance d’y arrivé quand Monsieur Erdogan a avancé les élections dans le but de se faire réélire mais cette fois-ci en tant que dictateur… Ah bon?
Franchement ça me fait mal de voir un mec comme lui président de tellement de monde qui ne le veulent pas… Souvent quand tu parles de politique avec les turcs, ceux du moins que nous avons rencontrés, ils te diront tous que tous ceux qui votent pour Erdogan son simplement des personnes qui n’ont pas eu la chance de recevoir une éducation.
Ce qui m’a choqué c’est la propagande électorale, INJUSTE, qui se fait à travers tout le pays. Erdogan a un pan entier de mur à côté d’un mur partagé entre les autres « candidats ».
J’aurai compris une chose également c’est que la religion musulmane n’est pas une religion de terreur. Pratiquement toutes les personnes rencontrées sont de confession musulmane et vivent tranquillement leur foi mais le pays veut leur imposer une pratique de la religion plus stricte.
Mais à contrario, je ne pense pas que l’hospitalité des turcs prenne sa cause dans le fait qu’ils soient musulmans ou pas. Je pense que ce peuple a tout simplement vécu une histoire remplie d’invasions et de guerres. Ce peuple a appris à vivre en s’aidant mutuellement et ils sont très fiers de pouvoir partager cette générosité avec les autres.
Mais quoi qu’il arrive la Turquie restera gravée dans nos mémoires. Comme je vous l’ai déjà dit Annia m’en parlait depuis des kilomètres et des kilomètres, elle aura un très grand coup de coeur pour ce pays avant même d’y être. Ce qui la fascine toujours autant et qu’elle adore ce sont les appels à la prières de toutes les mosquées qui résonnent dans la ville. Elle aime la religion musulmane.
Le style de vie des turcs est aussi un des points qui nous aura plu, ils sont toujours dehors et n’aiment pas rester chez eux. Encore un truc qu’Annia adore, manger les pépites autour d’un tchai à bavarder (elle aurait pu être turque).
Mais passons aux choses sérieuses, la coupe du monde qui fera son entrée en Turquie.
Elvin va encore prouver à quel point les turcs sont vraiment hospitaliers. Elle déteste le foot mais pour nous, elle va préparer un des plats qu’Annia a spécialement apprécié (les Mantis) et elle va revoir l’espace de son salon pour nous mettre à l’aise devant le match d’ouverture de la coupe, Russie-Egypte. Elle nous offrira des bières et l’apéro devant la télé. Nous bien sûr nous sommes trop fatigués après le hamam que nous nous sommes offerts l’après-midi (ce sera un moment détente chacun de son côté).
Ce match ne sera certainement pas l’un des plus beaux, mais il rendra fière Annia et franchement c’est quand même pas mal de gagner 5-0 dès l’ouverture de la coupe du monde, surtout pour un pays comme la Russie.
Mais toute bonne chose à une fin et nous devons préparer nos affaires car Elvin part chez sa grand-mère pour 2 jours et nous nous avons loué un petit air bnb sympa dans le quartier de Sultanhamet.
Après avoir dit au revoir (et on espère à bientôt à Elvin) qui nous a encore aidé jusqu’au bout à ramener les affaires jusqu’à notre airbnb, avoir demandé à son patron s’il pouvait nous déposer à l’aéroport le lendemain gratuitement et enfin nous avoir donné encore quelques adresses à visiter, nous partons en direction du quartier d’Eminönü, de Balat et de Pierre Loti.
Encore un exemple de générosité turque, lorsque nous prenons le bus, nous n’avons que des billets et le chauffeur de bus n’a pas de monnaie. Nous ne savons pas quoi faire, un mec dans le bus se lève et bip 2 fois sa carte juste comme ça pour nous, sans rien nous demander. D’ailleurs le matin même Annia a pris les transports en commun car il n’y avait pas de place dans la voiture d’Elvin, elle n’avait que 2,5 liras sur elle, elle devait prendre le bus et le tram. Le bus coûte 4 liras (sans la carte) et le tram coûte 5 liras (sans la carte). Le chauffeur de bus lui prendra ses 2,5 liras et la laissera montée. Le mec de la sécurité du tram la laissera montée gratuitement.
Tout ceci avant le premier match de l’équipe de France, je ne peux même pas vous partager à quel point nous sommes stressés avec Annia. Et oui, en mars nous avons acheté 2 billets pour les 8ème de final à Kazan. Mais pourquoi ça? Car nous avons parié que les bleus finiraient premier de leur groupe. Alors c’est parti pour 3 matchs de stress.
Le premier ne nous rend pas vraiment confiant pour la suite. Nous le vivons dans un restaurant qui le transmet en français (mais ça va mal fonctionner du coup nous aurons le match juste à côté en turc en direct, alors que nous pour la première mi-temps nous auront quelques minutes de retard) une australienne est déjà attablée, nous serons donc trois supporters. Les français ont du mal a trouvé leur marque, nous gagnons mais nous gagnons dans la difficulté.
Après cette après-midi, nous partons nous reposer un peu, pour pouvoir profiter de notre dernière soirée. Nous gouterons à une dernière tradition turque, le narguilé accompagné de son thé et de ses pépites.
La soirée est calme, nous essayons de ne pas trop monter en pression. Moi j’avoue ne pas aimer les avions et Annia, elle, ben elle revient pour la première fois dans son pays d’origine, de là où elle est partie lorsqu’elle n’avait que 2 ans. Nous essayons de ne pas penser à tout cela.
Istanbul ne sera pas la ville qui nous aura le plus marquée dans cette traversée de la Turquie côté Ouest. Dans le type de voyage que nous faisons, c’est normal il me semble. Une fois que tu as vu la partie non visitée du pays tu ne peux pas vraiment t’extasier devant une ville qui grouille de touristes. Istanbul a son charme mais ce n’est pas là que nous avons vécu nos plus beaux moments en Turquie.
Jour 72 : Istanbul - Krasnodar (Russie)
Après avoir pris un dernier petit-déjeuner à Istanbul, nous partons avec JK, le collègue d’Elvin, qui vient nous chercher pour nous amener à l’aéroport d’Ataturk.
Il vient nous chercher à 15H30, notre vol est à 1H du matin. Nous avons le temps mais nous devons encore bien répartir le poids dans nos bagages pour que nous n’ayons aucun supplément lors du check-in (nous volons avec Pegasus) le moindre écart peut être fatal.
Nous arrivons à l’aéroport, Erdogan fait un meeting dans quelques heures non loin de là, il y a énormément de monde sur la route.
Nous passons tant bien que mal la sécurité à l’entrée de l’aéroport et nous cherchons notre vol…. Je cherche et cherche encore. J’ai un mauvais pressentiment. C’est Annia qui s’est occupé du check-in en ligne. Est-ce qu’elle a bien lu l’aéroport où nous étions???? Bien sûr que NON! J’ai envie de la tuer. Nous ne sommes pas du tout dans le bon aéroport. Elle va s’en mordre les doigts, son manque d’attention va nous coûter un aller à 60km d’ici pour 50 euros. Vous vous doutez bien qu’on s’engueule un coup. Je ne vais pas lui en vouloir longtemps (elle n’a jamais voyagé) mais je pense que toute sa vie maintenant elle va bien faire attention à ce genre de chose.
Après plus d’une heure de route nous arrivons dans le bon aéroport et nous arrivons à répartir toutes nos affaires avec le bon poids pour chacun. Annia a 28kg, moi j’en ai 29. Nos vélos pèsent respectivement 23 et 25kg (on n’a mis des trucs à l’intérieur des boites pour moins en avoir dans les sacoches).
Je sens qu’Annia devient de plus en plus nerveuse à l’idée d’atterrir en Russie. J’espère que ce prochain mois sera un mois magique pour elle. Je sens que de mon côté ça va être un peu plus dur, car déjà je ne gère plus rien et quand on sait que c’est Annia qui gère, on sait que ça va se passer au jour le jour.
Pour le moment je ne stress que pour l’avion, je déteste l’avion…
Nos sentiments
Fidèle aux témoignages des cyclotouristes que nous avons lu sur internet, la Turquie nous a conquis par son hospitalité et sa générosité.
Annia avait hâte de découvrir ce pays, alors que moi je restais sur ma réserve. Nous avons tout simplement adoré et avons vraiment envie de revenir en Turquie pour découvrir de nouvelles régions et revoir nos amis rencontrés sur place.
Nous avons été impressionnés par la générosité, l’accueil et l’ouverture d’esprit des turcs. Nous pensons qu’ils croient plus en la bonté des gens qu’en leurs défauts contrairement à nous, dans nos pays développé d’Europe de l’Ouest.
Nous avons beaucoup appris d’eux, notamment sur le comportement à adopter dans l’accueil de personne ou tout simplement dans les actions quotidiennes que l’on peut réaliser pour tout simplement aider quelqu’un sans être gêné de le faire et le faire gratuitement.
Nous retiendrons également des rencontres fabuleuses avec de parfaits inconnus que nous considérons aujourd’hui comme nos amis. Nous avons partagé de très bons moments en leur compagnie. Leurs énergie et enthousiasme nous ont portés tout au long de la traversée du pays.
Contrairement aux idées reçues, que nous avons beaucoup trop en France, les turcs ne sont pas des sauvages et encore moins des islamistes radicaux. Nous avons majoritairement rencontrés des turcs musulmans qui pratiquent la religion mais qui ne l’imposent pas, qui sont ouverts d’esprit et tournés vers l’Europe.
Nous regrettons un peu de ne pas avoir découvert l’autre face de la Turquie (la partie Est) du pays, beaucoup plus fermée et radicale. En effet, nous n’avons rencontré que des personnes anti-Erdogan alors qu’à l’heure où nous écrivons le blog il est de nouveau le « Président » de la Turquie.
Enfin concernant les paysages nous restons un peu sur notre faim car nous n’avons pas traversé la partie la plus belle de la Turquie. Mais encore une fois nous nous sommes largement rattrapés sur les rencontres.
4 commentaires
Yoyo · septembre 6, 2018 à 3:34
Les voyages
Aline · décembre 21, 2018 à 11:31
Jai pas tout lu en détail, mais de ce que jen retiens, c’est vraiment une expérience de fou! J’ai vraiment hâte de vivre une telle aventure ! Merci pour ce partage et félicitations !!!
ViA 2 Roues · décembre 23, 2018 à 1:28
Coucou Aline!
Merci d’avoir jeté ne serait-ce qu’un coup d’oeil à ce blog. Nous vous souhaitons vraiment de vivre cette expérience c’est génial, aucun regret (peut-être des coup de gueule et des coups de mou sur le vélo mais ça passe très vite). Le voyage ça forge.
Bonnes fêtes de fin d’année et bons préparatifs!
USA - Tour du monde à vélo 2018 ViA2Roues côte Est · octobre 20, 2018 à 4:55
[…] Si vous vous souvenez bien je m’étais trompée d’aéroport quand nous sommes partis de Turquie. Donc nous le connaissions un […]