Jour 44 : çibërraka - Ohrid Macédoine
Le passage de la frontière est un peu plus long. Nous devons faire la queue derrière les voitures tout moteur allumé… Quelques-unes nous laissent passer, avec d’autres tu n’as pas intérêt à t’y aventurer.
Pour une fois, le douanier nous demande, « d’où venez-vous ? » « De France, Monsieur ». « Do you have something to declare ? » « Hein quoi ? Sorry what ? » « Do you have something to declare before past the frontiere ? ». “AH!! No, no nothing.” Je suis morte de rire. Je n’ai rien à déclarer et je n’ai pas vu de plan de cannabis en Albanie. C’est bon nous passons, sans nous faire fouiller.
Nous descendons jusqu’au lac, mais préférons nous arrêter avant la ville d’Orhid de peur de ne pas trouver d’endroit où poser notre tente, nous pensons au camping mais préférons faire ça à l’air libre. Nous choisissons de ne pas frapper aux portes car nous voulons également garder encore en tête la dernière famille que nous avons rencontré et qui nous a énormément donné. Nous arrivons dans un petit village, à 20 km d’Ohrid, sur le bord du lac. Le soleil est au rendez-vous. Nous voyons un couple âgé en train de jardiner dans leur potager. Nous leur demandons s’il est possible pour nous de dormir dans leur potager. La femme parle allemand (nous ne comprenons toujours pas). Le macédonien s’écrit avec des lettres cyrilliques, je comprends donc tout à la lecture. Par contre, quand cette femme nous parle je ne comprends vraiment rien. C’est dommage. Bon nous essayons de parler avec les mains, c’est bon nous arrivons à nous faire comprendre. Nous avons le droit de rester cette nuit dans leur potager, leur maison est juste en face.
Nous installons nos affaires, nous leur proposons de l’aide. Ils ont fini le jardinage. La femme nous accompagne vers un arbre au fond du potager, elle nous propose de manger les sortes de petites pommes vertes de l’arbre. Elles sont bien acides. J’avais déjà fait goûter ces petites pommes en Albanie, à Romain. Elles me rappellent ma jeunesse où j’en trouvais dans la ville où j’habitais. Là elles sont bien plus acides. Pour l’apéro ce sera parfait. Nous finissons d’installer les affaires pour la nuit. Nous prenons notre douche, avec de l’eau froide cette fois, mais bon il a fait chaud toute la journée ça ne nous fera pas de mal. Romain arrive a acheté des bières avec les quelques leks qu’ils nous restent (la monnaie change de nouveau, ce sera le denar en Macédoine). Mais vous comprenez bien que tout ne pas être si simple. D’un seul coup, de gros nuages sombres se sont formés et un orage a éclaté. Nous avons vite préparé à manger avant que la flotte ne nous arrive dessus.
Nous avons le sentiment que cette nuit va être affreuse. Et bien nous ne nous trompons pas. La pluie ne s’arrête pas avant 2 heure du matin, les grenouilles s’y mettent après. Enfin, nous avons un joueur de tambour qui ne s’arrête pas avant le lever du soleil. Et oui, nous sommes encore près d’un lac… L’expérience au lac de Garde ne nous aura pas suffi. Bon nous allons passer une mauvaise nuit, mais c’est comme ça, c’est ça ce voyage. C’est magnifique et terrible en même temps ou l’un après l’autre, mais c’est comme ça. C’est ça la vie parfois c’est dure et puis d’un coup tu as un rayon de soleil qui vient chasser ce nuage qui entache un peu ta vie.
Jour 45 : Lac d'Ohrid - Village d'Ohrid
Le réveil est difficile mais je n’ai pas trop envie de rester dans la tente, je me lève et commence à ranger. Nous partons 2 heures après. Je me sens un peu trop fatiguée… Nous choisissons de rester 1 jour au lac. Nous arrivons au village et cherchons un air bnb pour rattraper la nuit passer. Nous trouvons un endroit assez cool, j’ai très mal au ventre. Nous cherchons notre chemin, un monsieur nous aide, il est chauffeur de taxi, il doit donc bien connaître la ville. Il appelle le numéro sur l’annonce air bnb. C’est Neda qui vient à notre rencontre, le chauffeur lui dit où il se trouve et s’en va. Elle doit arriver dans 3 minutes. Je me sens moyen, j’ai écrit en anglais à Neda et avec mon superbe anglais j’ai écrit que j’étais déjà venu à Orhid, je voulais simplement lui dire que j’étais déjà là, dans la ville, pour lui demander si nous pouvions prendre la chambre de suite… bref, elle nous aide à porter nos bagages et nos vélos. Elle a l’air génial, mais j’ai vraiment envie d’une douche et partir sous la couette.
C’est lundi de pentecôte en France, nous avons le plaisir de faire un petit skype avec la famille. Ça nous fait plaisir de voir notre famille. Souvent ça te permet de retrouver un peu le moral, car tu y penses à ta famille sur le vélo.
Nous partons prendre le déjeuner, Neda nous conseille un bon petit restaurant. Le Vkoucno. 😉 Вкусно « bon », en russe et du coup en macédonien également. J’ai toujours mal au ventre. Nous mangeons très bien. Nous devons aller chercher quelque chose pour le petit déjeuner. Nous faisons un petit tour dans la ville en même temps. Notre première impression est bonne, même très bonne. La Macédoine ressemble à l’Albanie, même si nous sommes revenus dans les pays des balkans. Les personnes sont très gentilles.
Pour la petite anecdote, Romain prend une salade, la fameuse macédoine. Pas du tout à celle à laquelle vous pensez. En Macédoine, elle est composée de tomates, poivrons verts, oignons et de quelques olives.
Ici nous avons le même melting pot de personnes, enfin en tout cas de par les églises orthodoxes, les églises et les mosquées que vous trouverez en vous promenant à 10 mètres les unes des autres vous avez l’impression que tous ici vivent en communion. C’est d’ailleurs ce que Neda nous dira en arrivant. « Ici vous trouverez des personnes de toutes religions mais nous vivons en confiance et nous nous entraidons les uns les autres ». C’est vrai que nous ressentons ce calme entre les gens.
Lorsque nous rentrons, après avoir fait les courses et moi qui suis partie en courant chercher des toilettes, ce qui devait arriver arriva, je suis malade. J’ai de la fièvre et je vous passe bien sûr les détails. Je me terre donc dans la chambre et je prends des médocs… heureusement que Romain, sa mère et sa sœur nous ont concocté une pharmacie de l’espace.
Ce soir-là, nous regardons pour la première fois depuis longtemps les informations françaises, c’est une drôle de coïncidence, nous tombons sur la polémique de la présidente de l’UNEF qui serait voilée… Franchement nous nous posons de grandes questions quant à donner de l’importance à ce genre de fait… En Albanie ou en Macédoine, tu fais ce que tu veux, TU ES LIBRE. Tu te sens libre de faire ou de ne pas faire…
Jour 46 : Lac Ohrid (jour de repos forcé)
Je me réveille toujours patraque, je me rendors jusqu’à 13 heures.
Romain demande à Neda si nous pouvons rester une nuit de plus, elle est bien sûr d’accord. Elle lui dit de me faire un thé avec la menthe citronnée de son jardin. Je prendrai tout ce qu’il faut pour me remettre le plus vite sur pied.
Romain me dit qu’il faudrait que je prenne un peu l’air. Nous allons déjeuner. Puis faisons un tour de la ville je me sens toujours un peu barbouillée. Nous montons tout de même sur les hauteurs de la ville.
Cette ville, ce lac c’est très mignon mais pour notre part nous ne sommes pas en extase. Nous ne pensons pas revenir ici. Le lac de garde était bien plus beau quand même.
Jour 47 : Ohrid - Bitola
Le matin je me sens un peu mieux, je peux pédaler. J’ai envie de discuter avec Neda qui a l’air vraiment d’être sympa. Elle est vraiment désolée pour moi. Je lui explique que c’est la première fois que je suis malade et que je suis bien contente d’être tombée chez elle pour me remettre d’aplomb. Sa menthe citronnée j’en ai bu des litres, elle était parfaite cette tisane. Je ne saurai pas dire si c’est ça qui m’a aidé en tout cas elle m’a régalé.
Elle nous raconte un peu comment elle en arrivée à louer ses chambres. Pendant 16 ans elle et son conjoint, Vladimir, ils ont construit des petites chambres autour de leur maison et un peu plus loin. Petit à petit ils ont acheté des appartements. Elle gagne sa vie avec ses appartements, mais au-delà de gagner sa vie, elle aime rencontrer les gens. Elle aime rencontrer les gens qui viennent d’autres endroits. Elle nous explique aussi, qu’elle ne rêve pas d’une autre vie que la sienne. Elle ce qu’elle souhaite c’est rester auprès de sa famille.
Elle nous racontera également que malheureusement elle n’arrive pas a avoir d’enfant et qu’elle a eu déjà 3 fausses couches à des stades plus ou moins avancé. Autant vous dire que ce n’était pas très marrant. Elle adore les animaux, surtout les chats, un en particulier, Zorro. Elle nous fait penser à la tata de Romain, Christine.
Nous prenons la route en direction de Bitola.
Nous roulons tranquillement vers la dernière ville de la Macédoine. Ce pays nous fait vraiment penser à la Dordogne. C’est particulièrement vert, un peu vallonné mais pas trop. Beaucoup de champs aux alentours et la rivière.
Arrivés à Bitola, nous essayerons encore une fois les lieux de cultes, pour trouver un endroit où dormir.
Nous ne serons pas reçus. La pluie commence à tomber. Nous essayons une nouvelle méthode nous asseoir dans un café et voir si nous ne pouvons pas entamer une discussion.
Nous allons nous poser dans un petit café. Personne à l’horizon, pourtant 15 minutes avant il y avait du monde…
Nous observons qu’il y a des gens dont le métier est de faire payer le parcmètre. Apparemment les personnes qui veulent se garer doivent chercher l’agent et le payer. C’est marrant car ils sont 5 et ils sont posés dans le café et nous voyons des gens qui les cherchent.
Romain passe à la vitesse supérieure et demande au gérant du café, Jovica, s’il ne peut pas nous héberger. Il est désolé car il doit aller à Thessalonique le lendemain, pour un rendez-vous, il est agent de joueur en Grèce et en Macédoine. Impressionnant, Romain pense directement à José Anigo…
Il peut nous proposer le haut du café mais il est trop embêté, c’est tout en travaux.
Il va appeler quelques-uns de ses contacts. Il nous dit qu’il peut trouver pour pas trop cher. Nous lui indiquons que notre budget est de 15 euros.
Un homme nous rejoint, c’est le patron d’un hôtel, la villa Konzuli. Il accepte de nous louer une chambre pour 15 euros.
Cette fois nous ne rencontrerons personne, mais nous avons quand même reçu de l’aide. D’ailleurs Jovica rigole bien et nous dit qu’il se rappelera de nous. Il viendra en France et nous demandera notre aide (dans 1 an). Ce sera vraiment sans problème pour nous.
Nous passons la soirée à nous promener. Il y a une fête pour le Ramadan, un concert. Les gens se rassemblent à l’heure où le jeune doit être rompu et mangent tous ensemble devant le spectacle du soir.
Nous mangerons dans un très bon restaurant et encore une fois pour vraiment pas cher. Par contre, il faut nous reconnaître une chose en France, nous avons un certain savoir-faire qui ne pour le moment n’est pas égalé, en termes de nourriture mais également en terme de service à table. Jamais le serveur ne propose de l’eau, même payante et le pain également…
Nos sentiments
La Macédoine est un pays que nous ne connaissions pas du tout, nous avons tout découvert en y allant. Pour notre part, ce pays est assez similaire à l’Albanie.
Nous l’avons apprécié, mais du fait que je sois tombée malade je n’ai pas pu en profiter. Le lac d’Ohrid c’est cool pour un voyage en cyclo. La côte albanaise aurait pu l’être également (d’après les locaux).
Le voyage se fait de plus en plus paisible. Tout va bien, c’est incroyable comment nous arrivons à vivre au jour le jour, heure par heure même. Nous essayons de profiter et d’essayer d’apprendre de toutes les situations que nous vivons. Cette aventure nous plaît même si nous sommes très fatigués par moment.
La Grèce est un pays que Romain a hâte de découvrir.
2 commentaires
"Isa du MAJE" · juillet 13, 2018 à 6:06
Chers tous 2, je viens de temps en temps rêver devant votre périple …. quand je vous lis sur la Macédoine et notamment l’histoire de Neda, je me dis que c’est elle la plus heureuse. Vous traversez de magnifiques paysages. Et je connais maintenant la vrai salade « macédoine » !! :o)))
Je vous embrasse et à très bientôt (pour de nouveaux rêves devant mon écran … )
ViA 2 Roues · juillet 16, 2018 à 2:48
Bonjour Isa,
Merci énormément pour ton message! Merci de prendre le temps de nous lire et qu’est ce que ça me fait plaisir de pouvoir te faire rêver.
Aujourd’hui nous nous remettons tout juste de la grande victoire des Bleus! La France championne du monde dans mon pays d’origine c’est encore une aventure merveilleuse pour nous ici.
Dans 2 jours nous partons pour une nouvelle étape de notre périple, les Etats-Unis.
A bientôt Isa et bonnes vacances 🙂 Gros bisous