Jour 35 : Dubrovnik - Kotor MONTENEGRO
Nous nous levons pour quitter la Croatie aujourd’hui. Mais nous avons encore quelques petits détails à régler, notamment envoyer les cartes postales de la Croatie et de la Bosnie et nous acheter le pique-nique du midi.
Encore une fois, Dubrovnik ressemble à toutes les autres villes côtières de la Croatie. C’est une ville sur une pente. Nous devons donc remonter toute la ville pour retrouver la route qui nous mènera vers le Monténégro.
C’est d’ailleurs une route terriblement fréquentée, les voitures passent à 30 cm de nos sacoches. L’air est irrespirable.
A vrai dire, Romain et moi, on change sur ce point. Avant ça ne nous dérangeait pas d’emprunter des voies très fréquentées par les automobilistes, à ce moment-là, nous nous rendons bien compte que ça devient de plus en plus insupportable.
Cependant, nous avons une très belle dernière vue sur la ville de Dubrovnik.
Dans ma tête, ça cogite, je me demande si je vais vraiment continuer à pédaler sur des routes aussi dures et vivre un voyage comme les 2 dernières semaines, où les rencontres avec les locaux ont été quasi-inexistantes ou tu pédales mais tu ne peux pas profiter des belles plages qui s’offrent à toi (par manque de temps, manque de force de descendre et ensuite remonter….)
Je suis à la ramasse, Romain reste avec moi pour me soutenir (il est également un peu fatigué). Laura et Pierre sont bien en formes.
Pour la pause du midi, nous attendons de franchir la frontière et descendre sur la mer.
La mer est belle, mais tout est sale.Des ordures jonchent le sol de la plage et le lieu a l’air désaffecté. C’est un peu bizarre et triste pour la nature, car la mer est si belle.
Après le déjeuner, tout le monde a envie d’un café et nous avons besoin de trouver un logement pour les 2 prochaines nuits (enfin une pause 🙂 ), nous nous dirigeons donc vers le centre de la ville. Première grande et superbe surprise, le gérant du bar nous accueille avec un sourire et discute avec nous. Enfin, nous essayons de ne pas trop nous enflammer, peut-être que nous sommes tombés sur Le mec sympa de la ville.
Nous trouvons quelques logements qui pourraient nous convenir, nous en prenons un à l’extérieur de la ville de Kotor, par rapport au prix. Mais nous le choisissons tout de même pour que la ville reste accessible à pied.
Après cette pause de 2 heures, nous reprenons la route. Là, ça fait du bien, la route est moins fréquentée mais en plus elle est bien plus plate. Pour ne pas faire tout le tour de la baie, nous prenons le ferry communal qui dessert Kamenari à Lapante.
La baie est magnifique, les 10km qu’ils nous restent jusqu’à Muo sont géniaux. Nous faisons pleins d’arrêts photos et contemplation des paysages.
Romain qui se trouve derrière, suit une voiture et ne fait pas attention à la route (assez détériorée). Il prend un énorme nid de poule qui le fait crever. 2ème crevaison, mais elle est bien plus importante qu’un simple petit trou, il faut donc changer la chambre à air. Nous utilisons pour la première fois une pièce de rechange (il nous restera une chambre à air neuve). Pierre nous donne encore un précieux conseil, au lieu de jeter la chambre à air qui ne peut plus être réparée avec une rustine, il nous conseil de la garder car nous pourrons en utiliser des morceaux dans l’avenir s’il nous arriver par exemple de nous prendre un autre nid de poule.
Nous passons une très bonne soirée, nous prenons un bon apéro. Nous rigolons bien. Le programme pour le lendemain se dessine. Laura et Pierre eux partent faire une bonne rando (ce sont des grands fous mais bon en même temps ce sont leur 3 semaines de vacances), pour nous ce sera grâce mat (ou au moins on essaye car depuis la Croatie ils n’ont pas de volets) puis nous devons vraiment nous occuper de nos billets d’avion au moins pour la Russie et les Etats-Unis. Appeler nos familles. Nous verrons tout ça le lendemain.
Jour 36 : Kotor
Kotor est une très belle ville du Monténégro. Laura et Pierre partent vers 8 heures pour la visiter et visiter un des points culminants du village. Ils arriveront à avoir un petit orage sur le sommet mais également une superbe vue.
La matinée nous la passons à acheter nos billets d’avion, nous serons à Krasnodar le 18 juin. Le 19 juillet nous partirons pour New-York. Nous avons une escale à Istanbul :-D. Ce sera un très long voyage de pratiquement 2 jours.
Mais prendre l’avion avec des vélos, je vous assure ce n’est pas de tout repos. Déjà, si vous allez sur un site de n’importe quelle compagnie aérienne, nous on n’y comprend rien, mais peut-être que quelqu’un pourrait nous aider à ce sujet. AH ah, c’est incroyable comment c’est dur de trouver une information (par rapport au voyage avec vélo). Nous avons également essayer de trouver des infos sur d’autres blog de voyageurs à vélo par rapport à nos sacoches. Nous ne savons pas quelle serait la meilleur méthode pour avoir un seul bagage…
Mais il y a également le poids qui compte, là il nous fallait également savoir combien de kilos nous transportions en réalité. Et oui, nous ne l’avions pas fait avant le départ… Nous avons reporté un souci que nous aurions pu régler avant. Après avoir demandé à la propriétaire une balance, en langage des signes car la proprio ne parle pas l’anglais, j’avais quand même pris le traducteur google en Monténégrin, mais elle se demandait vraiment ce que je voulais. Bien sûr qu’elle devait se poser des questions, des touristes à Kotor, qui restent dans l’appartement et veulent une balance…. Bizarre. Elle appelle une voisine qui parle l’anglais. Je lui explique et là fou rire de la part de la proprio. Elle me ramène un pèse personne. Nous allons faire avec. En gros, Romain pédale avec 29 kilos de bagages et moi 27,5 kilos. Les vélos font 17 kilos et quelques. Après avoir longtemps cherché, demandé des infos aux compagnies, nous prenons des billets en espérant que tout ira bien le moment venu. Prendre l’avion avec des vélos c’est un stress, je n’ai pas hâte de me retrouver dans les aéroports….
Nous partons l’après-midi pour la balade de touriste dans Kotor, vous paierez 8€ pour monter des marches jusqu’à l’ancien fort. En haut, nous contemplons la ville et les montagnes environnantes et nous discutons de l’avancer du voyage. Ce soir ce sera la dernière soirée avec Laura et Pierre, puis le lendemain nous devons partir pour Budva. Nous devons choisir entre monter un col ou prendre un chemin de route, donc avec moins de kilomètres au compteur, mais parcourir plus de kilomètres si nous choisissons cette option.
Nous essayons également de nous parler des choses qui nous plaise plus ou moins chez l’un et chez l’autre (mettre carte sur table) en quelques sortes. Nous passons une belle après-midi et soirée. La dernière en compagnie de Laura et Pierre ça nous fait bizarre à tous. Tellement bizarre que Romain (bon cuisinier qu’il est) mélange les pâtes que nous voulions nous préparer, avec le riz de Laura et Pierre qui était en train de cuir.
Jour 37 : Kotor - Budva
La matinée s’annonce un peu triste, les au revoir sont un peu difficiles.
Laura et Pierre s’en vont à 8 heures, normal. Romain et moi nous partons à 11 heures. Entre temps que s’est il passé?
Lorsque nous nous retrouvons seuls, Romain commence à se demander si nous pouvons ou non monter en haut sur le col. En effet, les nuages sont plus que présents et des éclaircies sont probables vers 11 heures, mais rien n’est sûr. Le tonnerre gronde et le ciel se fait de plus en plus noir.
La veille nous avions regardé les infos pour prendre notre billet pour New-York mais nous ne l’avions pas acheté. Il faut donc rallumer l’ordinateur et prendre encore 30 minutes voir plus pour l’achat de ce billet.
Romain commence à s’impatienter et il commence vraiment à m’agacer. Comme d’habitude nous nous faisons des réflexions qui nous font monter en pression.
Le départ de Laura et Pierre et notre redémarrage tout seul ne doivent pas nous laisser sereins. L’ambiance est électrique et ce qui devait arriver, arriva, l’enguelade.
Mais pas comme les dernières, nous en avons tous les deux ras le bol de nos caractères, de nos façons de faire, de nos divergences, de notre nouveau quotidien où ne l’on trouve plus d’équilibre. Où l’équilibre que l’on avait ces 7 dernières années ne fonctionne plus dans ce nouveau rythme de vie. Il n’y a plus d’échappatoires, tu ne peux pas claquer la porte lorsque tu te disputes.
J’ai envie de tout laisser tomber, je réfléchis même à faire ce voyage seule. Romain ne veut plus rouler avec moi dans ces conditions. Les minutes passent nous n’arrivons pas à nous réconcilier. Nous attendons l’apaisement. Nous savons que des choses ne vont pas entre nous et nous avons tous les deux des caractères bien trempés.
Après 2 heures de dispute, nous décidons de continuer mais nous nous le disons tous les deux, si les choses continuent comme ça nous arrêterons de rouler ensemble. C’est à ce moment là, que nous nous rappelons que cela fait 7 ans qu’on est ensemble, que l’année passée malgré des boulots qui nous bouffaient la vie, nous ne nous disputions jamais comme ça. Nous nous demandons donc pourquoi, là nous n’arrivons pas à trouver une bonne entente. Nous arrivons très vite à la conclusion que c’est un voyage plus que difficile dans lequel nous nous sommes jetés. Les difficultés sont quotidiennes et que tous les jours les choses difficiles ce ne sont pas des choses futiles comme dans notre quotidien en France. Mais ce sont des choses vitales, où nous allons dormir, combien de kilomètres pouvons avaler pour le mental et le physique. Quand s’arrêter acheter à manger…
La traversée de la Croatie en plus nous a laissé un petit goût amer de la rencontre avec les autres. Nous avons donc une certaine peur à recommencer à voyager, si nous ne rencontrons personne comme nous avions commencé à en rencontrer en Italie, notre voyage n’aura plus le même sens.
Bref, nous continuons ensemble un peu lessivé par cette dispute, mais nous ne prendrons pas le col, qui est complètement sous les nuages et le tonnerre.
C’était sans compté sur les routes 14% sur 1km des Monténégrins. La route est rude et dure. Nous essayons de prendre une route très peu fréquentée, mais nous nous trompons à un endroit ce qui fait que nous arrivons sur une voie comme vous pouvez vous imaginez avec un traffic d’enfer.
Nous arrivons à Budva. Nous décidons de ne parcourir que 30 kilomètres aujourd’hui, nous remettre de nos émotions et nous retrouver tous les deux. Nous prenons une chambre pas trop chère et très bien pour la nuit.
Le soir nous allons nous balader sans nos vélos dans l’ancienne ville. Tout est très mignon. Mais les nuages noirs au dessus de la ville se multiplient. L’effet dans le ciel est magnifique, il fait sombre dehors mais nous voyons les nuages se mêler les uns aux autres. Le tonnerre grondait et les éclairs se formaient. Nous finirons pas prendre un giros et nous enfermer dans notre petit cocon.
Jour 38 : Budva - Shkodër ALBANIE
Nous avons préparé la route la veille, avons repéré le dénivelé. Nous sommes sur le départ à 8 heures. Nous serons en Albanie ce soir, c’est un des pays que j’avais vraiment envie de découvrir, il me tarde. En attendant nous devons parcourir les 87 kilomètres qui nous séparent de l’Albanie.
Nous quittons le Monténégro avec l’impression d’être sur la côte Atlantique de la France. La mer est agitée comme dans l’océan. L’air ressemble à celui de l’océan.
Nous avons une jolie belle vue sur Sveti Stefan.
Nous remarquons à ce moment qu’au Monténégro il faut toujours klaxonner, pour tout. C’est en se faisant doubler par une voiture d’auto-école qu’on le sait, la fille qui apprenait à conduire nous à klaxonner pour nous prévenir de son dépassement.
Dans le Monténégro vous trouverez également de superbes églises orthodoxes.
Pour notre pause déjeuner, nous nous arrêtons devant une école. Tous les enfants jouent et viennent acheter quelques chips ou gâteau chez le vendeur qui se trouve en face.
De petits groupes viennent nous voir mais n’osent pas trop nous parler. Lors de la fin de notre pause, tout d’un coup un attroupement se forme en 1 minute autour de nous. Les enfants sont super contents, ils essayent de nous poser un tas de questions. Mais dans tout ce brouhaha nous n’entendons que la moitié des questions, tous parlent en même temps et surtout ils ont adoré nos klaxons. Ils s’en sont donné à coeur joie et nous ont fait un concert avec nos klaxons. D’après ce que nous avons compris, les jeunes à l’école apprennent très tôt l’anglais, beaucoup d’entre eux s’expriment vraiment bien.
Nous repartons le coeur léger vers l’Albanie, les enfants nous indique la route, ils nous font de grands signes avec les bras pour nous dire que c’est toujours tout droit.
Les gens sur les routes sont très gentils, les monténégrins aiment bien les français apparemment. Ils nous klaxonnent pour nous encourager mais également pour nous avertir qu’ils vont nous dépasser.
L’Albanie se dessine petit à petit au fil de la route, elle devient de moins en moins entretenue et les mosquées pointent le bout de leur minaret.
Nos sentiments
« Etre en couple ça fait mal que quand tu y tiens », Nekfeu.
La Croatie nous aura bien chamboulée dans nos têtes.
En France, nous avons des échappatoires lorsque nous nous disputons. C’est simple, enfin en tout cas on veut le croire.
Ce nouveau mode de vie, ne nous rend pas la tâche facile. Nous avons besoin de retrouver un nouvel équilibre, notre fonctionnement de couple ne peut plus rester le même. Nous sommes tous les deux en difficultés, nous devons l’accepter et trouver nos points forts et nos points faibles pour les compenser entre nous. Nous pensons que la solution se trouve là.
Le Monténégro nous laisse croire que le voyage et la rencontre de l’autre vont être beaucoup plus facile. Le départ de Laura et Pierre et le changement de pays nous a donné un nouveau départ. La côte croate a laissé place à la montagne.
Le futur à l’air de bien se dessiner, les habitudes que nous avons pris avec Laura et Pierre nous voulons les garder (partir tôt le matin et arriver dans la ville pour trouver un logement).
3 commentaires
Claire · juin 11, 2018 à 7:02
Voilà un récit bien stressant
On compte sur vous les petits
Vous savez que 7ans c est le cap stratégique, et je sais que vous allez réussir à passer ce cap
Partez tôt le matin bonne idée pour pour arriver tôt et ne pas être’ sur la corde raide
Que de belles photos
Vue sur le lac et Kotor
Eglise orthodoxe
Pas on ne vous a toujours pas vu sortir le ballon rond.
Bisous+
Claire, julien, Emilien, Tom
ViA 2 Roues · juin 12, 2018 à 6:48
Hello les couz! Et oui difficile de changer complètement de style de vie. Ca ne fait pas de cadeau mais nous avons la qualité de communiquer (après la bataille :-D) Nous avons réussi à surmonter la difficulté. Aujourd’hui que de bonheur :-).
Le défi du ballon est difficile à tenir du fait que nous devons nous habituer à notre nouveau quotidien mais nous y pensons à chaque fois, à chaque arrêt. Trop fatigués pour le sortir en fin de journée vélo et depuis le début de l’aventure nous ne rencontrons personne qui aime le football … Nous trouvons que c’est énorme d’ailleurs.
Pour le départ tôt le matin, on y arrive mais on a deux problèmes Romain ne se lève pas et moi une fois que je suis levée je suis un peu à la traîne par rapport à lui… Mais nous partons à chaque fois de bonheur.
Bisous les couz!
AlexisO · juillet 13, 2024 à 2:01
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